Article de Périodique
En quoi le cadre légal et réglementaire actuel est ou n'est pas un obstacle à la RdRD ? Quelles en seraient les évolutions souhaitables pour favoriser la RdRD ? Légaliser les drogues peut-il optimiser la répression et la RdRD ? (2018)
(Is the current legal and regulatory framework an obstacle to harm and risk reduction (HRR)? What evolutions would facilitate HRR? Can legalizing drugs optimize law enforcement and HRR?)
Auteur(s) :
C. BEN LAKHDAR ;
1ère Audition publique 2.0 : La réduction des risques et des dommages liés aux conduites addictives (7 & 8 avril 2016; Paris)
Article en page(s) :
81-92
Refs biblio. :
40
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Langue(s) :
Français
Discipline :
SAN (Santé publique / Public health)
Thésaurus géographique
FRANCE
Thésaurus mots-clés
LEGISLATION
;
REGLEMENTATION
;
REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES
;
LEGALISATION
;
REPRESSION
;
DEPENALISATION
;
POLITIQUE
Note générale :
Question 4 - Quelles sont les conditions nécessaires au développement de la RdRD ?
Résumé :
FRANÇAIS :
Les politiques de lutte contre les drogues et les conduites addictives pourraient-elles être plus efficaces sous un régime juridique autre que celui de la prohibition de l'usage et du commerce ? Pour répondre à cette interrogation, nous élaborons un modèle de politique publique de gestion des conduites addictives reposant sur les hypothèses comportementales individuelles de la microéconomie néoclassique. Sous un tel cadre d'évaluation, il apparaît que les politiques répressives et de réduction des risques ne rentreraient plus en opposition et retrouveraient une certaine efficacité, que cela soit sous un régime de dépénalisation de l'usage de drogues ou de légalisation du commerce. Dans cette dernière configuration juridique, un monopole public de distribution et de commercialisation des substances devenues légales permettrait la limitation de l'attractivité de ces mêmes produits, renforçant par là-même l'effectivité de la répression et de la réduction des risques, au contraire d'un marché concurrentiel non réglementé. Toutefois, sur l'exemple de la légalisation récente des jeux de hasard et d'argent en ligne, il est possible qu'un marché concurrentiel encadré par des institutions publiques avec des missions concomitantes de réduction des risques d'usage et de lutte contre les marchés noirs résiduels atteigne les mêmes objectifs de santé publique.
ENGLISH:
Would policies against drugs and addictive behaviours be more effective using a legal framework other than prohibiting use and sales? To answer this question, we have elaborated a model of public policy for managing addictive behaviours, based on the hypothesis of individual behaviours within neoclassic microeconomy. Within such a frame of evaluation, it seems that repression and risk reduction policies would no longer clash and would regain some efficacy, whether under drug decriminalization or legalization of its trade. Under the latter configuration, a public monopoly for distributing and commercializing substances that have become legal would limit their attraction, thus reinforcing the efficacy of repression and harm reductions, contrary to an unregulated competitive market. However, if we follow the recent example of legalizing online betting and gambling, it is possible that a competitive market regulated by public institutions with concomitant missions of reducing risks related to use as well as fighting against residual black markets would enable the same public health objectives to be attained.
Les politiques de lutte contre les drogues et les conduites addictives pourraient-elles être plus efficaces sous un régime juridique autre que celui de la prohibition de l'usage et du commerce ? Pour répondre à cette interrogation, nous élaborons un modèle de politique publique de gestion des conduites addictives reposant sur les hypothèses comportementales individuelles de la microéconomie néoclassique. Sous un tel cadre d'évaluation, il apparaît que les politiques répressives et de réduction des risques ne rentreraient plus en opposition et retrouveraient une certaine efficacité, que cela soit sous un régime de dépénalisation de l'usage de drogues ou de légalisation du commerce. Dans cette dernière configuration juridique, un monopole public de distribution et de commercialisation des substances devenues légales permettrait la limitation de l'attractivité de ces mêmes produits, renforçant par là-même l'effectivité de la répression et de la réduction des risques, au contraire d'un marché concurrentiel non réglementé. Toutefois, sur l'exemple de la légalisation récente des jeux de hasard et d'argent en ligne, il est possible qu'un marché concurrentiel encadré par des institutions publiques avec des missions concomitantes de réduction des risques d'usage et de lutte contre les marchés noirs résiduels atteigne les mêmes objectifs de santé publique.
ENGLISH:
Would policies against drugs and addictive behaviours be more effective using a legal framework other than prohibiting use and sales? To answer this question, we have elaborated a model of public policy for managing addictive behaviours, based on the hypothesis of individual behaviours within neoclassic microeconomy. Within such a frame of evaluation, it seems that repression and risk reduction policies would no longer clash and would regain some efficacy, whether under drug decriminalization or legalization of its trade. Under the latter configuration, a public monopoly for distributing and commercializing substances that have become legal would limit their attraction, thus reinforcing the efficacy of repression and harm reductions, contrary to an unregulated competitive market. However, if we follow the recent example of legalizing online betting and gambling, it is possible that a competitive market regulated by public institutions with concomitant missions of reducing risks related to use as well as fighting against residual black markets would enable the same public health objectives to be attained.
Affiliation :
LEM UMR 9221 CNRS, Université de Lille, France