Article de Périodique
Comment permettre aux usagers et à leurs associations de jouer un rôle moteur dans la définition et l'application des stratégies de RdRD ? “Rien sur nous sans nous” (2018)
(How can we enable users and their associations to play a leading role in defining and implementing harm and risk reduction strategies? "Nothing about us without us")
Auteur(s) :
T. GREACEN ;
1ère Audition publique 2.0 : La réduction des risques et des dommages liés aux conduites addictives (7 & 8 avril 2016; Paris)
Article en page(s) :
31-40
Refs biblio. :
33
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Langue(s) :
Français
Discipline :
SAN (Santé publique / Public health)
Thésaurus géographique
FRANCE
Thésaurus mots-clés
SECTEUR ASSOCIATIF
;
AUTOSUPPORT
;
PAIR
;
REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES
;
USAGER
;
RECOMMANDATION
;
DISPOSITIF DE SOIN
Note générale :
Question 4 - Quelles sont les conditions nécessaires au développement de la RdRD ?
Résumé :
FRANÇAIS :
"Rien sur nous sans nous", la revendication internationale des associations d'usagers, constitue un appel public pour une révolution dans les systèmes sanitaires qui s'amplifie avec le nouveau siècle. De nombreux usagers se méfient du système, et cela d'autant plus s'ils sont victimes de stigmatisation, de discrimination, de criminalisation, d'exclusion sociale. Dans ces conditions, la relation de soins entre "professionnel" et "usager" se trouve par définition compromise. Toute politique sur les addictions, sur les soins pour les addictions, sur les stratégies de réduction des risques et des dommages liés aux conduites addictives doit se construire avec la pleine participation des personnes vivant avec une addiction. Trois recommandations-clés : 1) décriminaliser l'usage de produits pour faciliter l'intégration des personnes concernées dans les associations en question et pour libérer la parole des personnes concernées par rapport à la définition et l'application des stratégies de réduction de risques et dommages liés aux conduites addictives ; 2) former les professionnels en addictologie en compétences de communication, et notamment sur le counseling auprès de populations en situation d'exclusion sociale ; conditionner le droit d'exercice sur la maîtrise de ces compétences ; 3) reconnaître et valoriser l'expertise des usagers en recrutant des pairs aidants de façon systématique dans l'ensemble des structures de soins et d'accompagnement en addictologie.
ENGLISH:
"Nothing about us without us", the international slogan of users’ associations represents a public outcry for a revolution in social systems that has been steadily growing since the beginning of the 21st century. Many users are wary of the system, and even more so if they have been stigmatized, discriminated against, criminalized and socially excluded. Under these circumstances, the therapeutic relationship between "professionals" and "users" has essentially been compromised. Any policy concerning addictions, managing healthcare in addictions, harm and risk reduction strategies linked to addictive behaviour must be designed with full participation of those who live with addictions. Three key recommendations: 1) decriminalize substance use to facilitate the integration of concerned persons in the appropriate associations and to enable them to speak freely with respect to defining and implementing harm and risk reduction strategies in relation to addictive behaviour; 2) train addictology professionals in communication skills, especially in counselling populations faced with social exclusion; the right to exercise should be based on mastering these skills; 3) to recognize and value users’ expertise by systematically recruiting peer helpers in all therapeutic and supporting institutions in addictology.
"Rien sur nous sans nous", la revendication internationale des associations d'usagers, constitue un appel public pour une révolution dans les systèmes sanitaires qui s'amplifie avec le nouveau siècle. De nombreux usagers se méfient du système, et cela d'autant plus s'ils sont victimes de stigmatisation, de discrimination, de criminalisation, d'exclusion sociale. Dans ces conditions, la relation de soins entre "professionnel" et "usager" se trouve par définition compromise. Toute politique sur les addictions, sur les soins pour les addictions, sur les stratégies de réduction des risques et des dommages liés aux conduites addictives doit se construire avec la pleine participation des personnes vivant avec une addiction. Trois recommandations-clés : 1) décriminaliser l'usage de produits pour faciliter l'intégration des personnes concernées dans les associations en question et pour libérer la parole des personnes concernées par rapport à la définition et l'application des stratégies de réduction de risques et dommages liés aux conduites addictives ; 2) former les professionnels en addictologie en compétences de communication, et notamment sur le counseling auprès de populations en situation d'exclusion sociale ; conditionner le droit d'exercice sur la maîtrise de ces compétences ; 3) reconnaître et valoriser l'expertise des usagers en recrutant des pairs aidants de façon systématique dans l'ensemble des structures de soins et d'accompagnement en addictologie.
ENGLISH:
"Nothing about us without us", the international slogan of users’ associations represents a public outcry for a revolution in social systems that has been steadily growing since the beginning of the 21st century. Many users are wary of the system, and even more so if they have been stigmatized, discriminated against, criminalized and socially excluded. Under these circumstances, the therapeutic relationship between "professionals" and "users" has essentially been compromised. Any policy concerning addictions, managing healthcare in addictions, harm and risk reduction strategies linked to addictive behaviour must be designed with full participation of those who live with addictions. Three key recommendations: 1) decriminalize substance use to facilitate the integration of concerned persons in the appropriate associations and to enable them to speak freely with respect to defining and implementing harm and risk reduction strategies in relation to addictive behaviour; 2) train addictology professionals in communication skills, especially in counselling populations faced with social exclusion; the right to exercise should be based on mastering these skills; 3) to recognize and value users’ expertise by systematically recruiting peer helpers in all therapeutic and supporting institutions in addictology.
Affiliation :
Laboratoire de recherche de l'EPS Maison Blanche, Paris, France