Rapport
Jeunes en errance et hébergements festivaliers : compte rendu de recherche action. Rapport au Ministère de la Jeunesse et des Sports et à la Délégation Générale à la Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie
Auteur(s) :
CHOBEAUX, F.
Année :
1995
Page(s) :
65 p.
Langue(s) :
Français
Éditeur(s) :
Paris : Ministère de la Jeunesse et des Sports
Domaine :
Plusieurs produits / Several products
Thésaurus mots-clés
MARGINAL
;
JEUNE
;
MUSIQUE
;
LOGEMENT
;
ERRANCE
;
ENQUETE
;
IDENTITE
;
EXCLUSION
;
FACTEUR DE RISQUE
;
PREVENTION
;
INTERVENTION
;
POPULATION A RISQUE
;
ACCUEIL
Thésaurus géographique
FRANCE
Résumé :
Etude concernant les actions menées en faveur des jeunes en errance, par les travailleurs sociaux, les collectivités locales lors de l'organisation de festivals.
Présentation de la recherche action destinée à organiser des modes de gestion de ce public particulier.
Analyse des dynamiques individuelles et collectives de ces jeunes, et des démarches de prévention instaurées.
Ils sont âgés de seize à trente ans. Accompagnés de leurs chiens, vêtus, coiffés et parés selon les règles esthétiques des troupes punks ou babas vers lesquels vont leurs adhésions culturelles, en petits groupes informels, souvent dans des états seconds liés à l'utilisation massive d'alcools et de toxiques divers, ils errent toute l'année de festivals en festivals, de gares en gares, de permanences d'associations caritatives en squats hivernaux. Ils ne sont pas "fugueurs", ou très peu, car pratiquement tous sont majeurs, pas "clochards" car ils rejettent cette image sociale et l'appellation de "sans domicile fixe" qui est son corollaire, pas non plus routards comme l'étaient ces jeunes des années soixante-dix car leurs itinéraires sont rarement le fait du hasard et se limitent à l'hexagone ou pour quelques uns à quelques brefs passages intéressés en Hollande ou au Maroc. Ils se qualifient de zonards, acteurs d'une zone revendiquée, style de vie qu'ils disent avoir consciemment choisi dans une recherche de liberté et de convivialité pour mettre leurs actes en accord avec leur pensée. La rencontre avec ces jeunes [...] fait cependant penser que la réalité de leur vie est nettement moins belle que la fiction qu'ils en présentent. Ce constat de souffrance effectué il s'agissait alors de mieux connaître les dynamiques individuelles et collectives de ces jeunes pour parvenir à savoir comment il était possible d'intervenir dans celles-ci pour les aider à les enrayer. Il s'agissait également d'expérimenter des modes d'approche qui permettent d'entrer en relation avec eux de la façon la plus sincère et la plus approfondie possible, et de commencer à expérimenter comment ces premières approches situées dans des lieux et des moments inhabituels et exceptionnels pouvaient déjà elles-mêmes contribuer à générer des dynamiques d'interrogation et de mobilisation. Il s'agissait aussi de tester des modes d'organisations matérielles propres à satisfaire en même temps et de façon cohérente les attentes et les besoins de ces jeunes en matière d'aides concrètes à l'organisation de leur vie quotidienne, les attentes de municipalités ayant à gérer à la fois leurs responsabilités quant à la tranquillité et à la sécurité publique et leurs approches humanistes de ces jeunes vivant des problèmes sociaux difficiles, et des volontés d'installer des interventions éducatives de qualité n'évacuant pas les difficultés et cherchant à innover dans de nouvelles formes d'approches spécialisées. Cette recherche-action réfléchie en 1991 et engagée à partir de 1992 a permis de répondre à nombre de ces questions et nombre de ces volontés. [Extrait]
Présentation de la recherche action destinée à organiser des modes de gestion de ce public particulier.
Analyse des dynamiques individuelles et collectives de ces jeunes, et des démarches de prévention instaurées.
Ils sont âgés de seize à trente ans. Accompagnés de leurs chiens, vêtus, coiffés et parés selon les règles esthétiques des troupes punks ou babas vers lesquels vont leurs adhésions culturelles, en petits groupes informels, souvent dans des états seconds liés à l'utilisation massive d'alcools et de toxiques divers, ils errent toute l'année de festivals en festivals, de gares en gares, de permanences d'associations caritatives en squats hivernaux. Ils ne sont pas "fugueurs", ou très peu, car pratiquement tous sont majeurs, pas "clochards" car ils rejettent cette image sociale et l'appellation de "sans domicile fixe" qui est son corollaire, pas non plus routards comme l'étaient ces jeunes des années soixante-dix car leurs itinéraires sont rarement le fait du hasard et se limitent à l'hexagone ou pour quelques uns à quelques brefs passages intéressés en Hollande ou au Maroc. Ils se qualifient de zonards, acteurs d'une zone revendiquée, style de vie qu'ils disent avoir consciemment choisi dans une recherche de liberté et de convivialité pour mettre leurs actes en accord avec leur pensée. La rencontre avec ces jeunes [...] fait cependant penser que la réalité de leur vie est nettement moins belle que la fiction qu'ils en présentent. Ce constat de souffrance effectué il s'agissait alors de mieux connaître les dynamiques individuelles et collectives de ces jeunes pour parvenir à savoir comment il était possible d'intervenir dans celles-ci pour les aider à les enrayer. Il s'agissait également d'expérimenter des modes d'approche qui permettent d'entrer en relation avec eux de la façon la plus sincère et la plus approfondie possible, et de commencer à expérimenter comment ces premières approches situées dans des lieux et des moments inhabituels et exceptionnels pouvaient déjà elles-mêmes contribuer à générer des dynamiques d'interrogation et de mobilisation. Il s'agissait aussi de tester des modes d'organisations matérielles propres à satisfaire en même temps et de façon cohérente les attentes et les besoins de ces jeunes en matière d'aides concrètes à l'organisation de leur vie quotidienne, les attentes de municipalités ayant à gérer à la fois leurs responsabilités quant à la tranquillité et à la sécurité publique et leurs approches humanistes de ces jeunes vivant des problèmes sociaux difficiles, et des volontés d'installer des interventions éducatives de qualité n'évacuant pas les difficultés et cherchant à innover dans de nouvelles formes d'approches spécialisées. Cette recherche-action réfléchie en 1991 et engagée à partir de 1992 a permis de répondre à nombre de ces questions et nombre de ces volontés. [Extrait]
Affiliation :
France