Article de Périodique
Causes de décès chez les usagers de drogues infectés par le VIH, 1995-2000 (2002)
(Causes of death in HIV-infected French drug users, 1995-2000)
Auteur(s) :
LEWDEN, C. ;
BONNET, F. ;
BEVILACQUA, S. ;
HERIPRET L. ;
MAY, T. ;
MORLAT, P. ;
JOUGLA, E. ;
DABIS, F. ;
CHENE, G. ;
SALMON, D. ;
GROUPE D'EPIDEMIOLOGIE CLINIQUE DU SIDA EN AQUITAINE (GECSA) ;
LE GROUPE MORTALITE 2000
Année :
2002
Page(s) :
2S4-2S10
Langue(s) :
Français
Refs biblio. :
20
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Discipline :
MAL (Maladies infectieuses / Infectious diseases)
Thésaurus mots-clés
EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE
;
MORTALITE
;
COHORTE
;
EVOLUTION
;
USAGER
;
VOIE INTRAVEINEUSE
;
SIDA
;
HEPATITE
Thésaurus géographique
FRANCE
;
AQUITAINE
Note générale :
Annales de Médecine Interne, 2002, 153, (Suppl. au n°7), 2S4-2S10
Résumé :
FRANÇAIS :
Depuis la réduction de la mortalité des personnes infectées par le VIH grâce à la mise à disposition des multithérapies antirétrovirales, les co-morbidités engendrent des problèmes croissants de prise en charge, et menacent parfois le pronostic vital, en particulier chez les toxicomanes par voie veineuse. Nous décrivons, d'une part, l'évolution de la répartition des causes de décès de 1995 à 2000 chez les personnes infectées par le VIH par toxicomanie intraveineuse dans une cohorte basée sur un système de surveillance hospitalier (« Cohorte Aquitaine ») et, d'autre part, la répartition des causes de décès dans cette même population dans une enquête nationale française mise en place spécifiquement en 2000 avec une volonté d'exhaustivité (enquête « Mortalité 2000 »). Le nombre de décès était en diminution entre 1995 et 2000, et la proportion de toxicomanes était d'un tiers. Les toxicomanes étaient plus jeunes que les autres patients décédés, leur séropositivité était connue depuis plus longtemps, leur taux médian de lymphocytes CD4 + était plus élevé. Ils étaient dans une situation de précarité socio-économique dans 55 % des cas. Chez ces patients, la part des décès dus au SIDA est passée de plus de 75 % à moins de 30 % ; l'infection par le VHC causait 25 % des décès en 2000 ; 12 % des décès étaient dus à un accident, une overdose ou un suicide, et 8 % étaient dus à un cancer non-SIDA non-VHC. Chez les toxicomanes par voie veineuse, l'optimisation des modalités du traitement de l'infection par le VHC et la prise en compte des difficultés sociales, ainsi que des conduites addictives comme le tabac et l'alcool semblent actuellement cruciales pour envisager une amélioration du pronostic. (Résumé de la revue)
ENGLISH :
Since the decline in mortality among HIV-infected persons after introduction of highly active antiretroviral therapy, concerns related to co-morbidities have increased as they may impair vital prognosis, particularly in intravenous (IV) drug users. We describe firstly the changes in the distribution of the causes of death between 1995 and 2000 among IV drug users in the "Aquitaine Cohort" based on hospital information system, and secondly the distribution of the causes of death among IV drug users in the French national survey "Mortalite 2000" specifically set up in 2000 for optimal exhaustiveness. The total number of deaths declined between 1995 and 2000 and 1/3 were IV drug users. Deceased IV drug users were younger than other deceased patients, had longer median time from diagnosis of HIV infection and higher median CD4 cell count. Poor socio-economic conditions were notified in 55%. Among IV drug users, the proportion of AIDS-related deaths was above 75% in 1995 and below 30% in 2000. In 2000, 25% of deaths were HCV-related, 12% of deaths were due to accident, overdose or suicide, and 8% were due to non-AIDS non-HCV related cancer. Among IV drug users, improvement in vital prognosis requires to improve management of HCV infection and to take into account socio-economic conditions and other addictive behaviours like alcohol consumption and smoking. (Review' s abstract)
Depuis la réduction de la mortalité des personnes infectées par le VIH grâce à la mise à disposition des multithérapies antirétrovirales, les co-morbidités engendrent des problèmes croissants de prise en charge, et menacent parfois le pronostic vital, en particulier chez les toxicomanes par voie veineuse. Nous décrivons, d'une part, l'évolution de la répartition des causes de décès de 1995 à 2000 chez les personnes infectées par le VIH par toxicomanie intraveineuse dans une cohorte basée sur un système de surveillance hospitalier (« Cohorte Aquitaine ») et, d'autre part, la répartition des causes de décès dans cette même population dans une enquête nationale française mise en place spécifiquement en 2000 avec une volonté d'exhaustivité (enquête « Mortalité 2000 »). Le nombre de décès était en diminution entre 1995 et 2000, et la proportion de toxicomanes était d'un tiers. Les toxicomanes étaient plus jeunes que les autres patients décédés, leur séropositivité était connue depuis plus longtemps, leur taux médian de lymphocytes CD4 + était plus élevé. Ils étaient dans une situation de précarité socio-économique dans 55 % des cas. Chez ces patients, la part des décès dus au SIDA est passée de plus de 75 % à moins de 30 % ; l'infection par le VHC causait 25 % des décès en 2000 ; 12 % des décès étaient dus à un accident, une overdose ou un suicide, et 8 % étaient dus à un cancer non-SIDA non-VHC. Chez les toxicomanes par voie veineuse, l'optimisation des modalités du traitement de l'infection par le VHC et la prise en compte des difficultés sociales, ainsi que des conduites addictives comme le tabac et l'alcool semblent actuellement cruciales pour envisager une amélioration du pronostic. (Résumé de la revue)
ENGLISH :
Since the decline in mortality among HIV-infected persons after introduction of highly active antiretroviral therapy, concerns related to co-morbidities have increased as they may impair vital prognosis, particularly in intravenous (IV) drug users. We describe firstly the changes in the distribution of the causes of death between 1995 and 2000 among IV drug users in the "Aquitaine Cohort" based on hospital information system, and secondly the distribution of the causes of death among IV drug users in the French national survey "Mortalite 2000" specifically set up in 2000 for optimal exhaustiveness. The total number of deaths declined between 1995 and 2000 and 1/3 were IV drug users. Deceased IV drug users were younger than other deceased patients, had longer median time from diagnosis of HIV infection and higher median CD4 cell count. Poor socio-economic conditions were notified in 55%. Among IV drug users, the proportion of AIDS-related deaths was above 75% in 1995 and below 30% in 2000. In 2000, 25% of deaths were HCV-related, 12% of deaths were due to accident, overdose or suicide, and 8% were due to non-AIDS non-HCV related cancer. Among IV drug users, improvement in vital prognosis requires to improve management of HCV infection and to take into account socio-economic conditions and other addictive behaviours like alcohol consumption and smoking. (Review' s abstract)
Affiliation :
INSERM U330, 146, rue Leo-Saignat, 33076 Bordeaux Cedex
France. France.
France. France.