FRANÇAIS :
Une étude multicentrique cas-témoins, réalisée récemment en France, a montré que la fréquence des accidents corporels de la voie publique était multipliée par 2,5 avec un usage récent de cannabis et par 4,6 lorsqu'il était associé à de l'alcool. Ces résultats confirment les données obtenues par de très nombreuses études de prévalence réalisées en France et dans de nombreux autres pays. Ce risque de survenue d'accidents induit par une consommation récente de cannabis n'est cependant pas mis en évidence uniquement par ces études épidémiologiques. II existe en effet de nombreux autres arguments scientifiques comme la connaissance des effets d'une consommation de cannabis sur les fonctions motrices et cognitives, les résultats de tests comportementaux et d'études réalisées sur simulateurs de conduite ou sur circuits. Prenant en compte tous ces arguments et comme dans la plupart des autres pays d'Europe, les législateurs ont institué récemment un délit spécifique sanctionnant tout conducteur ayant fait usage de stupéfiants, incluant le cannabis. Le dépistage est actuellement réalisé dans les urines, dans l'attente de tests salivaires qui permettraient d'envisager la mise en place de contrôles au bord des routes. La confirmation est effectuée sur le sang, seul milieu biologique fiable pour ce faire. L'analyse des cheveux permet de confirmer l'abstinence des sujets, dans le cadre de la restitution du permis de conduire. Cet arsenal législatif étant désormais en place et appliqué, il est aujourd'hui nécessaire de procéder à une large information, auprès des conducteurs et en particulier auprès des jeunes, des risques pour soi-même et pour autrui liés à un usage de cannabis. (Résumé d'auteur.)