FRANÇAIS :
Comment évaluer les actions de prévention de la délinquance menées au niveau local dans le cadre de la politique nationale de prévention ? L'article dresse un bilan de la politique de prévention menée au titre de "la politique de la ville" au cours des 20 dernières années et évoque les méthodes de son évaluation. L'évaluation de ces actions est difficile car les interventions ne peuvent être dissociées de l'ensemble des politiques publiques économiques, sociales ou pénales. L'efficacité de la prévention sociale menée en direction des jeunes par des actions d'animation et d'aide à la fonction parentale ne peut être directement établie, mais ces actions se justifient indépendamment de toute visée préventive de la délinquance. l'évaluation des programmes de prévention situationnelle assurant la tranquillité de l'espace public par des dispositifs de surveillance peut être démontrée au niveau de territoires particuliers ; ces programmes ont été développés dans la période récente. La prévention secondaire spécialisée dans la lutte contre les conduites addictives semble avoir surtout permis une coopération entre les secteurs professionnels privés et les autorités publiques. Les programmes de prévention secondaire ont également favorisé l'émergence d'une justice de proximité par le développement de l'information sur les droits, d'instances de médiation et d'aide aux victimes. Des méthodes d'analyse de l'efficacité d'actions thématiques spécifiques peuvent être mises en oeuvre et l'évaluation globale de ces nouvelles politiques judiciaires se situe au niveau de leur capacité d'innovation.

ENGLISH :
How to evaluate local youth crime prevention initiatives in relation to national prevention policy ? The article addresses the last twenty years of french "inner city" prevention policy and discusses relative evaluation methods. The evaluation of initiatives is hard due to the difficulties in dissociating them from economic, social and penal public policy. The success of youth social prevention cannot be directly linked to youth social inclusion programmes and parental support groups ; however, these initiatives can be justified independently of youth crime prevention. The evaluation of situational prevention programmes ensuring peaceful public places can be seen in the recent localised development of the use of surveillance equipment. Secondary specialised prevention used in the fight against addictive behaviour seems, above all, to have resulted in a cooperative bond between private professional sectors and the public authorities. Secondary prevention programmes have also supported the emergence of local justice systems through the development of legal advice centres, mediation and victim support. Methods used to analyse the effectiveness of specific thematic initiatives can be implemented, and the overall evaluation of thses new legal policies is based on their innovative capacity.