Périodique
Le toxicomane en milieu carcéral: la réponse médicale et ses limites
(The drug addict in prison :the medical answer and its limits)
Auteur(s) :
JEANMONOD, R. ;
HARDING, T.
Année :
1988
Langue(s) :
Français
ISBN :
0303-8408
Refs biblio. :
35
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Thésaurus mots-clés
PRISON
;
METHADONE
;
SEVRAGE
;
DEPENDANCE
;
PSYCHOTROPES
;
SURDOSE
Thésaurus géographique
SUISSE
Note générale :
Sozial- und Präventivmedizin, 1988, 33, 274-280
Résumé :
FRANÇAIS :
La population toxicomane apparue en milieu carcéral dans les années 70 avoisine aujourd'hui 30% des détenus. La prison genevoise de Champ-Dollon a adopté depuis fin 73 une méthode de sevrage à la méthadone pour diminuer les symptômes de manque et permettre une meilleure adaptation des toxicomanes incarcérés. On y analyse l'évolution du nombre de cures par rapport aux entrées, au sexe, et à l'âge des prévenus. Les chiffres donnant le nombre des personnes entrées en prison et ayant subi une cure de sevrage sous-estiment la population toxicomane car ils ne prennent en compte que les toxico-dépendants graves nécessitant un traitement de substitution. En l'espace de 10 jours, le détenu est sensé être sevré physiquement. Sur 3 ans (85-87), le nombre de détenus bénéficiant d'au moins une cure de sevrage représente 6% des entrées. Sur cette même période, les sujets qui récidivent représentent 27% des toxico-dépendants. On constate également que les gestes auto-agressifs et les décès ne sont pas plus nombreux chez ceux qui ont subi un sevrage. Parmi les différents modes de sevrage possibles pour traiter les toxicomanes incarcérés, aucun n'a montré de supériorité. Le succès ou l'échec d'une cure de sevrage apparaît plutôt en fonction de l'état psychologique du sujet que du degré des symptômes de sevrage. La question de la maintenance à la méthadone durant toute l'incarcération reste posée, l'importance prise par le Sida va peut-être influencer la réponse.
La population toxicomane apparue en milieu carcéral dans les années 70 avoisine aujourd'hui 30% des détenus. La prison genevoise de Champ-Dollon a adopté depuis fin 73 une méthode de sevrage à la méthadone pour diminuer les symptômes de manque et permettre une meilleure adaptation des toxicomanes incarcérés. On y analyse l'évolution du nombre de cures par rapport aux entrées, au sexe, et à l'âge des prévenus. Les chiffres donnant le nombre des personnes entrées en prison et ayant subi une cure de sevrage sous-estiment la population toxicomane car ils ne prennent en compte que les toxico-dépendants graves nécessitant un traitement de substitution. En l'espace de 10 jours, le détenu est sensé être sevré physiquement. Sur 3 ans (85-87), le nombre de détenus bénéficiant d'au moins une cure de sevrage représente 6% des entrées. Sur cette même période, les sujets qui récidivent représentent 27% des toxico-dépendants. On constate également que les gestes auto-agressifs et les décès ne sont pas plus nombreux chez ceux qui ont subi un sevrage. Parmi les différents modes de sevrage possibles pour traiter les toxicomanes incarcérés, aucun n'a montré de supériorité. Le succès ou l'échec d'une cure de sevrage apparaît plutôt en fonction de l'état psychologique du sujet que du degré des symptômes de sevrage. La question de la maintenance à la méthadone durant toute l'incarcération reste posée, l'importance prise par le Sida va peut-être influencer la réponse.
Affiliation :
Inst. Univ. Méd. Lég., Genève, Suisse