Cette étude avait pour objectif de connaître les préférences des usagers de drogue en termes de seringues et d'aiguilles afin de savoir si un type de seringue était incontournable, notamment pour les kits de prévention. L'avis des usagers a été recueilli de manière directe en les interrogeant dans des associations d'accueil, dans des groupes d'auto-support et dans des cabinets de médecins généralistes et de manière indirecte à travers des enquêtes auprès de pharmaciens et de professionnels responsables de programmes d'échange. Parallèlement, une étude comparative auprès de programmes d'échange à l'étranger a permis de comparer les pratiques françaises à celles de trois autres pays européens. Enfin, des précisions ont été demandées à des professionnels médicaux et para-médicaux dans des domaines connexes : auto-injection et endocrinologie.

L'enquête révèle une préférence pour les seringues à insuline de 1 ml avec aiguille sous-cutanée très fine, bien qu'il arrive aux usagers de drogue d'utiliser des seringues à insuline de 2 ml, lorsque la quantité de produit à injecter est plus importante. Le choix d'une aiguille sous-cutanée, alors qu'il s'agit d'injections intraveineuses est, quant à lui, justifié par le nombre d'injections quotidiennes dans des veines sclérosées et superficielles. Si les marques importent peu à l'usager, la finesse de l'aiguille est le critère majeur de choix de seringues. Les pharmaciens délivrent essentiellement des seringues pour patients diabétiques de la marque Becton Dickinson mais il existe bien d'autres marques. "Dans le cadre de programmes de prévention futurs (Stéribox en particulier), la mise à disposition de seringues au moindre coût, qui est un élément majeur aux yeux des usagers de drogue, pourra certainement entraîner un changement d'habitudes." Parallèlement, une étude auprès des responsables de programmes d'échanges à l'étranger a permis de comparer les pratiques françaises à celles de trois autres pays européens (Espagne, Grande Bretagne et Hollande).