Article de Périodique
Suivi à 2 ans d'une cohorte de patients sous buprénorphine haut dosage. Résultats de l'étude SPESUB (suivi pharmaco-épidémiologique du Subutex en médecine de ville) (2000)
Two years follow-up of heroin users treated by GPs with high dosage buprenorphine : the SPESUB study (pharmaco-epidemiological follow-up of high dosage buprenorphine in general practice)
Auteur(s) :
DUBURCQ, A. ;
CHARPAK, Y. ;
BLIN P. ;
MADEC, L.
Année :
2000
Page(s) :
363-373
Langue(s) :
Français
Refs biblio. :
32
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Discipline :
EPI (Epidémiologie / Epidemiology)
Thésaurus géographique
FRANCE
Thésaurus mots-clés
BUPRENORPHINE
;
SUBSTITUTION
;
COHORTE
;
MEDECIN GENERALISTE
;
PRISE EN CHARGE
;
SUIVI DU PATIENT
;
EPIDEMIOLOGIE
;
REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES
;
CONSOMMATION
;
POLYCONSOMMATION
;
PRESCRIPTION MEDICALE
;
EVOLUTION
;
ETUDE LONGITUDINALE
Résumé :
FRANÇAIS :
Lors de la mise sur le marché de la buprénorphine haut dosage (Subutex°) en France en février 1996, une étude de cohorte a été mise en place auprès de médecins généralistes déjà impliqués dans la prise en charge des toxicomanes. Ses objectifs étaient d'étudier le devenir des patients en termes de suivi du traitement, de risques liés à la toxicomanie et de situation sociale. Méthodes : Chaque médecin devait inclure les 10 premiers patients auxquels il prescrivait du Subutex°, avec une période d'inclusion maximale de 3 mois. Les patients étaient suivis pendant deux ans, sans rythme de visite imposé, avec un recueil régulier des données usuelles d'évaluation des toxicomanes et des caractéristiques de la prescription. Résultats : Entre mai et juillet 1996, 919 patients (664 hommes et 255 femmes, âge moyen 30 ans) ont été inclus par 101 médecins généralistes. Ils présentaient une toxicomanie à l'héroïne lourde et ancienne, des consommations parallèles importantes de cocaïne, dérivés codéïnés et autres médicaments détournés de leur usage, des problèmes psychiatriques (28 % de problèmes avérés et 45 % de troubles probables) et des affections hépatiques fréquentes (23 % pour l'hépatite B et 21 % pour l'hépatite C). Deux ans plus tard, 55 % des patients sont toujours suivis par le même médecin et 12 % supplémentaires sont toujours dans le système de prise en charge (patients suivis par un autre confrère, hospitalisés ou en centre méthadone). 13 % n'ont pas été revus, mais leur situation est connue par le médecin. 8 % correspondent à des médecins qui ont abandonné l'étude. Au final, 12 % des patients sont perdus de vue. Sur les 508 patients toujours suivis à 2 ans par le même médecin généraliste, 84 % sont toujours traités par le Subutex. La fourchette des posologies de Subutex° s'est élargie (à l'inclusion : moyenne=7,8mg.+4,5, minimum=0,8, maximum=28, médiane=8 ; à 2ans : moyenne = 7,6 mg + 5,4, minimum=0,4, maximum=28, médiane=8) et les durées de prescription sont plus longues qu'à l'inclusion. La consommation d'héroïne déclarée dans le mois précédent est passée de 40 % à 11 % et celle d'«au moins un produit illicite» de 53% à 20%. Les paramètres d'insertion sociale (logement, activité professionnelle...) se sont en moyenne améliorés. On observe 12 séroconversions pour l'hépatite B, 21 pour l'hépatite C et 4 pour des patients. Conclusions : Après deux ans de suivi, 55% des patients sont toujours suivis par le même médecin et 12% supplémentaires sont toujours dans le système de prise en charge. Pour les patients toujours suivis par le même médecin, une réduction des risques liés à la toxicomanie (séroconversion hépatite B, hépatite C et VIH) est observée. (Résumé de la revue.)
ENGLISH :
Background: Since February 1996, French GPs are allowed to prescribe high dosage buprenor- phine for maintenance treatment of major opioid drug addiction. A prospective cohort of major opioid addicts was initiated in order to assess patient outcomes: follow-up, retention rate in treatment, drug use, intravenous injection and social situation evolution. Methods: Each GP, known to be involved in drug user management, had to include the first 10 opioid drug addict patients to whom he prescribed high dosage buprenorphine, with a maximum inclusion period of 3 months. Patients were followed up for two years and a regular standardized information was collected (usual data on drug users and prescription modalities). Results: Between May and July 1996, 919 patients (664 men and 255 women, mean age: 30 years) were included by 101 GPs. They had a long and serious history of drug addiction, important parallel consumption of cocaine, codeine and other illicit drugs and psychiatric problems (28% of definite problems and 45% of probable) and frequent hepatic conditions (hepatitis B: 23%, hepatitis C: 21%). Two years later, 55% of patients were still followed-up by the same GP and an additional 12% were followed by another GP or in a health care service (hospitalized or receiving methadone in a specialized centre). 13% were not followed, but GPs were able to describe their situation. 8% had been included by GPs who had dropped the study. Finally, 12 % of patients were lost to follow-up. Among the 508 patients still followed-up by the same GP after 2 years, the substitution treatment rate was 84%. The dosage bracket had widened (inclusion: mean dosage=7.8 mg +4.5, minimum=0.8, maximum=28, median=8; after 2 years: mean=7.6 mg +5.4, minimum=0.4, maximum=28, median=8) and the duration of the prescription and dispensing had increased. Declaration of heroin intake in the previous month had fell from 40% to 11% and declaration of drug intake from 53% to 20%. Social situation had improved on average (housing conditions and work). There were 12 seroconversions for hepatitis B, 21 for hepatitis C and 4 for HIV. 14% of patients had declared intravenous injection of high dosage buprenorphine in the previous month. Conclusion: After two years of follow-up, 55% of patients were still followed-up by the same GP and an additional 12 % was followed by another GP or in a health care service. Among patients still followed up by the same GP, a reduction of drug related harm (seroconversions for hepatitis B, hepatitis C and HIV) was observed. (Review's abstract.)
Lors de la mise sur le marché de la buprénorphine haut dosage (Subutex°) en France en février 1996, une étude de cohorte a été mise en place auprès de médecins généralistes déjà impliqués dans la prise en charge des toxicomanes. Ses objectifs étaient d'étudier le devenir des patients en termes de suivi du traitement, de risques liés à la toxicomanie et de situation sociale. Méthodes : Chaque médecin devait inclure les 10 premiers patients auxquels il prescrivait du Subutex°, avec une période d'inclusion maximale de 3 mois. Les patients étaient suivis pendant deux ans, sans rythme de visite imposé, avec un recueil régulier des données usuelles d'évaluation des toxicomanes et des caractéristiques de la prescription. Résultats : Entre mai et juillet 1996, 919 patients (664 hommes et 255 femmes, âge moyen 30 ans) ont été inclus par 101 médecins généralistes. Ils présentaient une toxicomanie à l'héroïne lourde et ancienne, des consommations parallèles importantes de cocaïne, dérivés codéïnés et autres médicaments détournés de leur usage, des problèmes psychiatriques (28 % de problèmes avérés et 45 % de troubles probables) et des affections hépatiques fréquentes (23 % pour l'hépatite B et 21 % pour l'hépatite C). Deux ans plus tard, 55 % des patients sont toujours suivis par le même médecin et 12 % supplémentaires sont toujours dans le système de prise en charge (patients suivis par un autre confrère, hospitalisés ou en centre méthadone). 13 % n'ont pas été revus, mais leur situation est connue par le médecin. 8 % correspondent à des médecins qui ont abandonné l'étude. Au final, 12 % des patients sont perdus de vue. Sur les 508 patients toujours suivis à 2 ans par le même médecin généraliste, 84 % sont toujours traités par le Subutex. La fourchette des posologies de Subutex° s'est élargie (à l'inclusion : moyenne=7,8mg.+4,5, minimum=0,8, maximum=28, médiane=8 ; à 2ans : moyenne = 7,6 mg + 5,4, minimum=0,4, maximum=28, médiane=8) et les durées de prescription sont plus longues qu'à l'inclusion. La consommation d'héroïne déclarée dans le mois précédent est passée de 40 % à 11 % et celle d'«au moins un produit illicite» de 53% à 20%. Les paramètres d'insertion sociale (logement, activité professionnelle...) se sont en moyenne améliorés. On observe 12 séroconversions pour l'hépatite B, 21 pour l'hépatite C et 4 pour des patients. Conclusions : Après deux ans de suivi, 55% des patients sont toujours suivis par le même médecin et 12% supplémentaires sont toujours dans le système de prise en charge. Pour les patients toujours suivis par le même médecin, une réduction des risques liés à la toxicomanie (séroconversion hépatite B, hépatite C et VIH) est observée. (Résumé de la revue.)
ENGLISH :
Background: Since February 1996, French GPs are allowed to prescribe high dosage buprenor- phine for maintenance treatment of major opioid drug addiction. A prospective cohort of major opioid addicts was initiated in order to assess patient outcomes: follow-up, retention rate in treatment, drug use, intravenous injection and social situation evolution. Methods: Each GP, known to be involved in drug user management, had to include the first 10 opioid drug addict patients to whom he prescribed high dosage buprenorphine, with a maximum inclusion period of 3 months. Patients were followed up for two years and a regular standardized information was collected (usual data on drug users and prescription modalities). Results: Between May and July 1996, 919 patients (664 men and 255 women, mean age: 30 years) were included by 101 GPs. They had a long and serious history of drug addiction, important parallel consumption of cocaine, codeine and other illicit drugs and psychiatric problems (28% of definite problems and 45% of probable) and frequent hepatic conditions (hepatitis B: 23%, hepatitis C: 21%). Two years later, 55% of patients were still followed-up by the same GP and an additional 12% were followed by another GP or in a health care service (hospitalized or receiving methadone in a specialized centre). 13% were not followed, but GPs were able to describe their situation. 8% had been included by GPs who had dropped the study. Finally, 12 % of patients were lost to follow-up. Among the 508 patients still followed-up by the same GP after 2 years, the substitution treatment rate was 84%. The dosage bracket had widened (inclusion: mean dosage=7.8 mg +4.5, minimum=0.8, maximum=28, median=8; after 2 years: mean=7.6 mg +5.4, minimum=0.4, maximum=28, median=8) and the duration of the prescription and dispensing had increased. Declaration of heroin intake in the previous month had fell from 40% to 11% and declaration of drug intake from 53% to 20%. Social situation had improved on average (housing conditions and work). There were 12 seroconversions for hepatitis B, 21 for hepatitis C and 4 for HIV. 14% of patients had declared intravenous injection of high dosage buprenorphine in the previous month. Conclusion: After two years of follow-up, 55% of patients were still followed-up by the same GP and an additional 12 % was followed by another GP or in a health care service. Among patients still followed up by the same GP, a reduction of drug related harm (seroconversions for hepatitis B, hepatitis C and HIV) was observed. (Review's abstract.)
Affiliation :
EVAL, Bourg-la-Reine, France
Cote :
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