Article de Périodique
Cannabis et troubles psychotiques, quel lien étiologique ? (2004)
(Cannabis use and risk of psychosis, an etiological link?)
Auteur(s) :
VERDOUX, H. ;
TOURNIER, M.
Année :
2004
Page(s) :
551-554
Langue(s) :
Français
Refs biblio. :
18
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Discipline :
PRO (Produits, mode d'action, méthode de dépistage / Substances, action mode, screening methods)
Thésaurus mots-clés
CANNABIS
;
TROUBLE BIPOLAIRE
;
PSYCHOSE
;
COMORBIDITE
;
ETIOLOGIE
;
AUTOMEDICATION
;
EFFET SECONDAIRE
;
ETUDE TRANSVERSALE
;
FACTEUR DE VULNERABILITE
;
ETUDE PROSPECTIVE
Résumé :
FRANÇAIS :
Du cannabis contre les troubles psychotiques : La nature du lien entre cannabis et troubles psychotiques n'est pas totalement élucidée. Des études épidémiologiques transversales ont montré que les personnes souffrant de troubles psychotiques consommaient plus fréquemment du cannabis que la population générale. II a longtemps été considéré que cette association était expliquée par l'hypothèse selon laquelle le cannabis est consommé à visée auto-médicatrice des symptômes psychotiques. Cette hypothèse a été récemment remise en cause. Des troubles psychotiques favorisés par le cannabis : Plusieurs études prospectives menées sur la population générale ont montré que l'exposition au cannabis était associée à un risque accru de développer un trouble psychotique. Une relation dose-effet entre exposition au cannabis et risque de psychose a été mise en évidence. Cette association est indépendante de facteurs de confusion potentiels, tels que l'usage d'autres toxiques ou la pré-existence de symptômes psychotiques. Les mécanismes cérébraux impliqués dans cette association sont mal connus ; ils pourraient concerner des dysrégulations des systèmes de transmission cannabinoïde et dopaminergique. Un facteur de risque à ne pas négliger : L'exposition au cannabis pourrait être un facteur de risque pour les troubles psychotiques en interagissant avec une vulnérabilité préexistante pour ces troubles. Si l'existence d'une association causale entre cannabis et psychose est confirmée, les implications en termes de santé mentale des populations ne doivent pas être négligées, du fait du nombre croissant d'adolescents exposés à ce facteur de risque. (Résumé d'auteur.)
ENGLISH :
Cannabis to treat psychosis : The nature of the link between cannabis use and psychosis remains to be clarified. Cross-sectional epidemiological studies have shown that individuals with psychosis use cannabis more often than other individuals in the general population. It has long been considered that this association was explained by the self-medication hypothesis, postulating that cannabis is used to self-medicate psychotic symptoms. This hypothesis has been recently challenged. Psychotic disorders enhanced by cannabis : Several prospective studies carried out in population-based samples, showed that cannabis exposure was associated with an increased risk of psychosis. A dose-response relationship was found between cannabis exposure and risk of psychosis, and this association was independent from potential confounding factors such as exposure to other drugs and pre-existence of psychotic symptoms. The brain mechanisms underlying the association have to be elucidated ; they may implicate deregulation of cannabinoid and dopaminergic systems. A risk factor not to be negleded : Cannabis exposure may be a risk factor for psychotic disorders by interacting with a pre-existing vulnerability for these disorders. If further studies confirm that cannabis is a risk factor for psychosis, its impact on the population's mental health may not be negligible considering the growing number of adolescents exposed to this substance. (Author's abstract.)
Du cannabis contre les troubles psychotiques : La nature du lien entre cannabis et troubles psychotiques n'est pas totalement élucidée. Des études épidémiologiques transversales ont montré que les personnes souffrant de troubles psychotiques consommaient plus fréquemment du cannabis que la population générale. II a longtemps été considéré que cette association était expliquée par l'hypothèse selon laquelle le cannabis est consommé à visée auto-médicatrice des symptômes psychotiques. Cette hypothèse a été récemment remise en cause. Des troubles psychotiques favorisés par le cannabis : Plusieurs études prospectives menées sur la population générale ont montré que l'exposition au cannabis était associée à un risque accru de développer un trouble psychotique. Une relation dose-effet entre exposition au cannabis et risque de psychose a été mise en évidence. Cette association est indépendante de facteurs de confusion potentiels, tels que l'usage d'autres toxiques ou la pré-existence de symptômes psychotiques. Les mécanismes cérébraux impliqués dans cette association sont mal connus ; ils pourraient concerner des dysrégulations des systèmes de transmission cannabinoïde et dopaminergique. Un facteur de risque à ne pas négliger : L'exposition au cannabis pourrait être un facteur de risque pour les troubles psychotiques en interagissant avec une vulnérabilité préexistante pour ces troubles. Si l'existence d'une association causale entre cannabis et psychose est confirmée, les implications en termes de santé mentale des populations ne doivent pas être négligées, du fait du nombre croissant d'adolescents exposés à ce facteur de risque. (Résumé d'auteur.)
ENGLISH :
Cannabis to treat psychosis : The nature of the link between cannabis use and psychosis remains to be clarified. Cross-sectional epidemiological studies have shown that individuals with psychosis use cannabis more often than other individuals in the general population. It has long been considered that this association was explained by the self-medication hypothesis, postulating that cannabis is used to self-medicate psychotic symptoms. This hypothesis has been recently challenged. Psychotic disorders enhanced by cannabis : Several prospective studies carried out in population-based samples, showed that cannabis exposure was associated with an increased risk of psychosis. A dose-response relationship was found between cannabis exposure and risk of psychosis, and this association was independent from potential confounding factors such as exposure to other drugs and pre-existence of psychotic symptoms. The brain mechanisms underlying the association have to be elucidated ; they may implicate deregulation of cannabinoid and dopaminergic systems. A risk factor not to be negleded : Cannabis exposure may be a risk factor for psychotic disorders by interacting with a pre-existing vulnerability for these disorders. If further studies confirm that cannabis is a risk factor for psychosis, its impact on the population's mental health may not be negligible considering the growing number of adolescents exposed to this substance. (Author's abstract.)
Affiliation :
Service universitaire de psychiatrie adulte & EA 3676 MP2S, IFR99 de Santé publique, Université Victor Segalen, Bordeaux, France
Cote :
A01542