Titre : | Free party : une aire de Je(u) dans l'air du temps |
Titre traduit : | (Free party.) |
Auteurs : | C. GICQUEL |
Type de document : | Périodique |
Année de publication : | 2007 |
Format : | 345-356 |
Note générale : |
Espace, Populations, Sociétés, 2007, (2-3 (Temps et temporalités des populations)), 345-356 |
Langues: | Français |
Discipline : | SHS (Sciences humaines et sociales / Humanities and social sciences) |
Mots-clés : |
Thésaurus mots-clés SOCIOLOGIE ; ETUDE QUALITATIVE ; MILIEU FESTIF ; TECHNO ; RAVE ; CONDUITE A RISQUE ; MUSIQUE ; CONSOMMATION ; INDIVIDUATION ; ENTRETIENThésaurus géographique FRANCE |
Résumé : |
FRANÇAIS : Depuis plusieurs années mon objet d'étude concerne les free parties. Ces soirées techno clandestines ont pris de l'ampleur dans les années 1980 en Grande-Bretagne sous l'impulsion des « travellers » développant une éthique et une esthétique particulières pour répondre à la répression du gouvernement britannique. Au début des années 1990 elles apparaissent en France, pays encore vierge juridiquement. En 1997, je découvre ces fêtes secrètes en Bretagne. Estomaquée, de nombreuses questions éclosent. Qui sont ces individus qui se réunissent dans des champs ou des entrepôts désaffectés pour danser jusqu'à l'épuisement sur des rythmes effrénés ? Pourquoi se perdre dans la masse, se défoncer au « son », à l'alcool, aux drogues et fuir les lieux et les loisirs institutionnels ? Quelle est l'énergie dont parlent les participants ? Pourquoi ont-ils le sentiment d'être plus libres et plus authentiques ? À travers l'analyse de ce phénomène esthético-idéologique mon hypothèse principale est que la performance, en tant qu'acte, réalisation et même (dé)mesure, prônée et inhérente à nos sociétés individualistes, capitalistes et démocratiques, peut amener des individus par conformité et/ou par résistance à commettre des actions hors normes, déviantes, pour répondre paradoxalement aux exigences de l'individuation contemporaine. Cet article a pour objectif d'illustrer le propos selon lequel la free party représente une technique paradoxale d'individuation dans un cadre spatio-temporel particulier, propice au processus de subjectivation. L'individu n'est plus institué mais le devient au moyen de l'altérité, de la relation et de l'expérimentation. Ce nouveau rapport à soi, aux autres et au monde modifie aussi le rapport au temps et à l'espace. L'emploi du présent domine en quelque sorte celui du futur dans un « monde désenchanté ». L'individu peut alors rechercher une « euphorie perpétuelle » par des moyens chimiques, soutenue implicitement par la société de consommation, pour apaiser les défaillances de la quête identitaire devenue obligatoire. Certains comportements en free party se rapprochent de ceux rencontrés dans les sports extrêmes avec un fort engagement corporel, un vide de contenu sémantique, c'est-à-dire l'absence de message au profit de la sensation et le dépassement de soi. Puisque les individus sont en principe tous égaux, la performance permet la distinction et devient la mesure ostentatoire de la valeur de l'individu, de sa singularité en absence de tout principe supérieur à lui-même. Il cherche à sortir du lot, des lieux balisés, aseptisés, à s'écarter de la norme, de l'institutionnel en s'aménageant une zone d'autonomie temporaire nécessaire au processus de subjectivation. Cependant, cette distance met à l'épreuve l'autorité et la cohésion par des risques de rupture qualifiée comme étant l'acte premier et caractéristique de la participation à une free party. (Résumé d'auteur) |
Domaine : | Plusieurs produits / Several products |
Refs biblio. : | 17 |
Affiliation : |
EHESS, Paris. Email : christinagicquel@aol.com France. France. |
Numéro Toxibase : | 1302440 |
Centre Emetteur : | 13 OFDT |
Cote : | A03564 |
Exemplaires
Disponibilité |
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aucun exemplaire |
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