Article de Périodique
Accidents vasculaires cérébraux du sujet jeune et usage de stupéfiants : 2 - Le cas préoccupant du cannabis (2021)
(Strokes in young adults and use of drugs of abuse: 2 - The concerning case of cannabis)
Auteur(s) :
BRUNET, B. ;
JAGAILLOUX, Y. ;
PALAZZO, P. ;
LELONG, J. ;
MURA, P. ;
NEAU, J. P.
Année :
2021
Page(s) :
168-175
Langue(s) :
Anglais
Refs biblio. :
32
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Discipline :
PAT (Pathologie organique / Organic pathology)
Thésaurus géographique
FRANCE
Thésaurus mots-clés
ACCIDENT CEREBROVASCULAIRE
;
JEUNE
;
ADULTE
;
CANNABIS
;
ISCHEMIE
;
ETUDE CLINIQUE
;
PHYSIOLOGIE
;
CERVEAU
;
TOXICOLOGIE
;
DEPISTAGE
;
SANG
;
URINE
Résumé :
FRANÇAIS :
Notre étude a pour but d'évaluer la prévalence d'usage de stupéfiants parmi les victimes d'AVC (accidents vasculaires cérébraux) et AIT (accidents ischémiques transitoires) âgées de moins de 55 ans. La première partie de cette étude publiée l'année dernière s'est focalisée sur l'analyse statistique des résultats de dépistage de drogues recueillis ces dix dernières années au CHU de Poitiers. Les résultats ayant montré une forte prévalence de l'usage de cannabis par rapport aux autres drogues (opiacés, cocaïne et amphétamines) chez cette population, cette seconde partie est consacrée uniquement aux cas positifs au cannabis et se focalise notamment sur le lien entre l'usage de cette drogue et la survenue d'AVC ou d'AIT en s'appuyant sur la bibliographie existante sur le sujet. Trente neuf patients ayant récemment consommé du cannabis et ayant présenté un AVC ischémique (constitué ou AIT) ou hémorragique ont été inclus et leurs dossiers médicaux revus afin d'obtenir des données générales (âge, sexe, fréquence de consommation de cannabis) mais également des données sur l'AVC (topographie, étiologie envisagée). L'analyse de ces données permet d'essayer de mieux comprendre la physiopathologie en lien avec l'usage de cannabis et la survenue d'AVC chez le sujet jeune. Les données de cette étude ainsi que la bibliographie disponible sur le sujet permettent d'avancer diverses hypothèses qui restent difficiles à appréhender même si le syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible semble la plus probable. La notion de temporalité (proximité entre le dernier joint et l'AVC, ou augmentation de consommation récente) présente dans de nombreux cas plaide en faveur d'un lien de causalité fort. L'arrêt du cannabis qui permet la disparition du surrisque est le seul conseil à retenir pour les cliniciens, les toxicologues et les patients.
ENGLISH:
The aim of our study was to evaluate the percentage of recent drug consumption among stroke victims aged of less than 55. The first part of this study published last year focused on data analysis of the urine screenings carried out the last 10 years in the university hospital of Poitiers. The results obtained showed a strong percentage of cannabis consumers among stroke victims compared to other drugs such as amphetamines, cocaine and opiates. By relying on the literature existing on the subject, the second part of this study is focused exclusively on the link between cannabis consumption and stroke. In this second part, 39 cases of stroke victims who have recently consumed cannabis have been collected. Medical files have been reviewed to obtain data such as demographics, etiology, stroke localization, and cannabis consumption. Analysis of these medical files may allow a better understanding of the physiopathology linking cannabis consumption and stroke incidence. Data of this study and the bibliography already available on the subject allow to formulate some hypothesis of physiopathology that are difficult to prove even if reversible cerebral vasoconstriction syndrome seem to be the most likely. The temporal relationship (closeness between last consumption and stroke, recent increase in consumption) described in numerous cases tend to be a good proof of a causal link. Cannabis cessation which allows the decrease of the risk of stroke is the only advice to remember for physicians, toxicologists and patients.
Notre étude a pour but d'évaluer la prévalence d'usage de stupéfiants parmi les victimes d'AVC (accidents vasculaires cérébraux) et AIT (accidents ischémiques transitoires) âgées de moins de 55 ans. La première partie de cette étude publiée l'année dernière s'est focalisée sur l'analyse statistique des résultats de dépistage de drogues recueillis ces dix dernières années au CHU de Poitiers. Les résultats ayant montré une forte prévalence de l'usage de cannabis par rapport aux autres drogues (opiacés, cocaïne et amphétamines) chez cette population, cette seconde partie est consacrée uniquement aux cas positifs au cannabis et se focalise notamment sur le lien entre l'usage de cette drogue et la survenue d'AVC ou d'AIT en s'appuyant sur la bibliographie existante sur le sujet. Trente neuf patients ayant récemment consommé du cannabis et ayant présenté un AVC ischémique (constitué ou AIT) ou hémorragique ont été inclus et leurs dossiers médicaux revus afin d'obtenir des données générales (âge, sexe, fréquence de consommation de cannabis) mais également des données sur l'AVC (topographie, étiologie envisagée). L'analyse de ces données permet d'essayer de mieux comprendre la physiopathologie en lien avec l'usage de cannabis et la survenue d'AVC chez le sujet jeune. Les données de cette étude ainsi que la bibliographie disponible sur le sujet permettent d'avancer diverses hypothèses qui restent difficiles à appréhender même si le syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible semble la plus probable. La notion de temporalité (proximité entre le dernier joint et l'AVC, ou augmentation de consommation récente) présente dans de nombreux cas plaide en faveur d'un lien de causalité fort. L'arrêt du cannabis qui permet la disparition du surrisque est le seul conseil à retenir pour les cliniciens, les toxicologues et les patients.
ENGLISH:
The aim of our study was to evaluate the percentage of recent drug consumption among stroke victims aged of less than 55. The first part of this study published last year focused on data analysis of the urine screenings carried out the last 10 years in the university hospital of Poitiers. The results obtained showed a strong percentage of cannabis consumers among stroke victims compared to other drugs such as amphetamines, cocaine and opiates. By relying on the literature existing on the subject, the second part of this study is focused exclusively on the link between cannabis consumption and stroke. In this second part, 39 cases of stroke victims who have recently consumed cannabis have been collected. Medical files have been reviewed to obtain data such as demographics, etiology, stroke localization, and cannabis consumption. Analysis of these medical files may allow a better understanding of the physiopathology linking cannabis consumption and stroke incidence. Data of this study and the bibliography already available on the subject allow to formulate some hypothesis of physiopathology that are difficult to prove even if reversible cerebral vasoconstriction syndrome seem to be the most likely. The temporal relationship (closeness between last consumption and stroke, recent increase in consumption) described in numerous cases tend to be a good proof of a causal link. Cannabis cessation which allows the decrease of the risk of stroke is the only advice to remember for physicians, toxicologists and patients.
Affiliation :
Service de toxicologie et pharmacocinétique, Centre Hospitalier Universitaire, Poitiers, France
Service de neurologie, Centre Hospitalier Universitaire, Poitiers, France
Service de neurologie, Centre Hospitalier Universitaire, Poitiers, France
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Cote :
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