Thèse, mémoire
Comment devenir un bon vendeur de drogues quand on est socialement inséré : sens moral d'une pratique économique déviante
Auteur(s) :
WDOWIAK, L. (Auteur) ;
GARDELLA, E. (Directeur de la recherche)
Année :
2019
Page(s) :
125 p.
Langue(s) :
Français
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Thésaurus géographique
FRANCE
Thésaurus mots-clés
SOCIOLOGIE
;
REVENDEUR
;
MARCHE DE LA DROGUE
;
INSERTION
;
ETHIQUE
;
ETUDE QUALITATIVE
;
IMAGE DE SOI
;
MOTIVATION
;
DEVIANCE
Note générale :
Mémoire de Master 2 - mention sociologie – EHESS
Résumé :
La grande majorité des enquêtes en sciences sociales sur la vente de drogue s'intéressent à « la vente de rue » et expliquent l'engagement des acteurs qui la pratiquent par la recherche d'un intérêt économique, doublé d'un prestige social. Tout au long de son mémoire, l'auteur démontre de manière limpide comment dépasser et renouveler ces approches pour rendre compte de son objet encore peu investigué : les pratiques de vendeurs de drogues insérés socialement et économiquement.
L'enquête s'appuie sur des observations ethnographiques au sein d'espaces de vente et sur une douzaine d'entretiens menés avec des vendeurs insérés.
L'analyse proposée s'articule autour de trois parties. Dans la première, l'auteur démontre méticuleusement comment les pratiques des vendeurs insérés renvoient à la fois à une grammaire naturelle et à une grammaire réaliste, c'est-à-dire à un ensemble de normes et de motifs d'action où s'équilibre la recherche de l'intérêt (par exemple financer sa consommation) et le désintéressement (créer des liens, « faire plaisir aux copains », passer un moment convivial). La seconde pratique porte plus particulièrement sur des objets classiques en sociologie de la déviance : la gestion du risque d'étiquetage et les techniques de dissimulation de la vente et de contrôle de l'information. La troisième partie s'appuie notamment sur le concept de carrière afin de rendre compte des processus d'apprentissage relatifs à la consommation et leur réinvestissement dans l'activité de vente.
L'un des principaux résultats de ce mémoire est de montrer que les pratiques de vente des enquêtés prennent sens au regard d'une pluralité de représentations, de croyances et de normes qui les dépassent. Ces représentations partagées collectivement par les membres des groupes étudiés (qui rassemblent vendeurs et usagers) portent plus généralement sur les drogues, les bonnes manières de les consommer, de gérer sa consommation, etc. L'approche compréhensive mobilisée permet finalement de faire émerger la figure du « bon » vendeur » (et également celle du bon consommateur) et de dessiner, en creux, celle du « mauvais » vendeur. Un autre résultat important de ce mémoire est l'analyse des rapports qu'entretiennent la vente et la consommation de drogues avec les autres sphères de l'existence (vie professionnelle, vie familiale, etc.). [D'après Clément Gérome, rapporteur]
L'enquête s'appuie sur des observations ethnographiques au sein d'espaces de vente et sur une douzaine d'entretiens menés avec des vendeurs insérés.
L'analyse proposée s'articule autour de trois parties. Dans la première, l'auteur démontre méticuleusement comment les pratiques des vendeurs insérés renvoient à la fois à une grammaire naturelle et à une grammaire réaliste, c'est-à-dire à un ensemble de normes et de motifs d'action où s'équilibre la recherche de l'intérêt (par exemple financer sa consommation) et le désintéressement (créer des liens, « faire plaisir aux copains », passer un moment convivial). La seconde pratique porte plus particulièrement sur des objets classiques en sociologie de la déviance : la gestion du risque d'étiquetage et les techniques de dissimulation de la vente et de contrôle de l'information. La troisième partie s'appuie notamment sur le concept de carrière afin de rendre compte des processus d'apprentissage relatifs à la consommation et leur réinvestissement dans l'activité de vente.
L'un des principaux résultats de ce mémoire est de montrer que les pratiques de vente des enquêtés prennent sens au regard d'une pluralité de représentations, de croyances et de normes qui les dépassent. Ces représentations partagées collectivement par les membres des groupes étudiés (qui rassemblent vendeurs et usagers) portent plus généralement sur les drogues, les bonnes manières de les consommer, de gérer sa consommation, etc. L'approche compréhensive mobilisée permet finalement de faire émerger la figure du « bon » vendeur » (et également celle du bon consommateur) et de dessiner, en creux, celle du « mauvais » vendeur. Un autre résultat important de ce mémoire est l'analyse des rapports qu'entretiennent la vente et la consommation de drogues avec les autres sphères de l'existence (vie professionnelle, vie familiale, etc.). [D'après Clément Gérome, rapporteur]
Affiliation :
France