Article de Périodique
La réduction des risques et des dommages est-elle efficace et quelles sont ses limites en matière de drogues illicites ? (2017)
(Is harm and risk reduction effective and what are its limits in the area of illicit drugs?)
Auteur(s) :
L. MICHEL ;
1ère Audition publique 2.0 : La réduction des risques et des dommages liés aux conduites addictives (7 & 8 avril 2016; Paris)
Article en page(s) :
42-56
Sous-type de document :
Revue de la littérature / Literature review
Refs biblio. :
143
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Langue(s) :
Français
Thésaurus mots-clés
REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES
;
PRODUIT ILLICITE
;
EFFICACITE
;
EVALUATION
;
VIH
;
HEPATITE
;
MORTALITE
;
PSYCHOPATHOLOGIE
;
INTERVENTION
Thésaurus géographique
FRANCE
;
INTERNATIONAL
Note générale :
Question 2 - Quelles sont les données probantes sur l'efficacité de la RdRD ?
Résumé :
FRANÇAIS :
La réduction des risques et des dommages (RdRD) est née dans le contexte de l'épidémie de sida, qu'elle avait pour principale cible. Le développement de mesures simples a permis dans de nombreux pays de contrôler la diffusion du VIH liée à l'usage de drogues. Ce succès est cependant conditionné par la combinaison adaptée de mesures avec des taux de couverture suffisants atteignant les populations les plus à risque ou les plus vulnérables. Pour le VHC, ce succès est plus mitigé et plus lent à objectiver en raison probablement des prévalences initiales élevées du VHC chez les usagers de drogues. Il repose sur la diffusion à large échelle des outils ayant montré leur efficacité mais, surtout, dépend d'un soutien par une politique "forte" de RdRD, dépassant les barrières structurelles et politiques. Si la combinaison des médicaments agonistes opioïdes, des programmes d'échange de seringues et des antirétroviraux est particulièrement coût-efficace, la prise en compte des comorbidités, du risque d'overdose, le traitement comme prévention ou l'intervention en milieu carcéral restent indispensables. La fin de la criminalisation de l'usage est sans doute une mesure majeure de RdRD en elle-même au regard de ses conséquences pour les usagers.
ENGLISH:
Harm and risk reduction emerged during the AIDS epidemic, which was its main target. Developing simple measures has enabled many countries to control the spread of AIDS through drug use. However, its success depends of the proper association of various measures with sufficient coverage to reach those with the highest risk or the greatest vulnerability. Concerning the Hepatitis C virus, success is mitigated and takes more time to observe probably due to the high initial prevalence of HCV among drug users. It is based on the largescale distribution of effective tools, and especially, it depends on a "strong" harm and risk reduction policy, that bypasses structural and political boundaries. A combination of opioid agonist medications, syringe exchange programs and antiretroviral drugs is particularly cost effective. However, we must also include comorbidities, overdose risk, treatment as prevention and interventions in prison settings. Decriminalising use is without a doubt a major harm and risk reduction measure in light of its consequences to users.
La réduction des risques et des dommages (RdRD) est née dans le contexte de l'épidémie de sida, qu'elle avait pour principale cible. Le développement de mesures simples a permis dans de nombreux pays de contrôler la diffusion du VIH liée à l'usage de drogues. Ce succès est cependant conditionné par la combinaison adaptée de mesures avec des taux de couverture suffisants atteignant les populations les plus à risque ou les plus vulnérables. Pour le VHC, ce succès est plus mitigé et plus lent à objectiver en raison probablement des prévalences initiales élevées du VHC chez les usagers de drogues. Il repose sur la diffusion à large échelle des outils ayant montré leur efficacité mais, surtout, dépend d'un soutien par une politique "forte" de RdRD, dépassant les barrières structurelles et politiques. Si la combinaison des médicaments agonistes opioïdes, des programmes d'échange de seringues et des antirétroviraux est particulièrement coût-efficace, la prise en compte des comorbidités, du risque d'overdose, le traitement comme prévention ou l'intervention en milieu carcéral restent indispensables. La fin de la criminalisation de l'usage est sans doute une mesure majeure de RdRD en elle-même au regard de ses conséquences pour les usagers.
ENGLISH:
Harm and risk reduction emerged during the AIDS epidemic, which was its main target. Developing simple measures has enabled many countries to control the spread of AIDS through drug use. However, its success depends of the proper association of various measures with sufficient coverage to reach those with the highest risk or the greatest vulnerability. Concerning the Hepatitis C virus, success is mitigated and takes more time to observe probably due to the high initial prevalence of HCV among drug users. It is based on the largescale distribution of effective tools, and especially, it depends on a "strong" harm and risk reduction policy, that bypasses structural and political boundaries. A combination of opioid agonist medications, syringe exchange programs and antiretroviral drugs is particularly cost effective. However, we must also include comorbidities, overdose risk, treatment as prevention and interventions in prison settings. Decriminalising use is without a doubt a major harm and risk reduction measure in light of its consequences to users.
Affiliation :
Inserm U1178, Centre Pierre Nicole, Croix-Rouge française, Paris, France