Article de Périodique
Quels sont les différents modèles de RdRD ? Quelle place la RdRD doit-elle avoir dans l'ensemble des interventions et dans la politique des drogues et des addictions en France ? (2016)
(What are the various risk and harm reduction models? What place should risk and harm reduction take within the scope of addiction interventions and drug policies in France?)
Auteur(s) :
M. JAUFFRET-ROUSTIDE ;
1ère Audition publique 2.0 : La réduction des risques et des dommages liés aux conduites addictives (7 & 8 avril 2016; Paris)
Article en page(s) :
335-347
Refs biblio. :
58
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Langue(s) :
Français
Discipline :
SAN (Santé publique / Public health)
Thésaurus géographique
FRANCE
;
INTERNATIONAL
;
EUROPE
Thésaurus mots-clés
REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES
;
MODELE
;
SANTE PUBLIQUE
;
POLITIQUE
;
PRODUIT ILLICITE
;
THEORIE
;
TRAITEMENT DE MAINTENANCE
;
VIH
Note générale :
Question 1 - En quoi et jusqu'où la RdRD est-elle un nouveau paradigme dans le champ des conduites addictives ?
Résumé :
FRANÇAIS :
La réduction des risques et des dommages (RdRD) opère un changement de paradigme qui rompt avec l'idéal d'éradication des drogues pour la société et l'imposition du sevrage pour l'individu, et qui promeut une approche de santé publique. La France se caractérise par un modèle médicalisé, plutôt neutre et intégrationniste de la RdRD, c'est-à-dire centré autour d'une vision biomédicale faisant de la France un modèle en matière d'accès aux traitements de substitution aux opiacés, neutre voire faible car prenant peu en compte l'environnement social et politique du risque en raison du maintien de la répression de l'usage, et intégrationniste car opposant les approches de RdRD au sevrage et à la psychothérapie. Ce modèle français a été efficace sur la diminution de la transmission du VIH chez les usagers de drogues, mais des résultats préoccupants sont à noter concernant les pratiques de partage du matériel d'injection et les difficultés d'accès aux seringues. Des évolutions sont en cours, mais une nouvelle ère de la RdRD est à inventer, avec la mise en place d'un modèle fort qui s'attache à réduire l'ensemble des dommages liés à l'usage de drogues, tant pour l'individu que pour la société, et un modèle gradualiste plus attentif à la diversité des besoins des usagers, intégrant le sevrage et la psychothérapie au cœur de la RdRD.
ENGLISH:
Risk and harm reduction triggered a paradigm shift from an ideal of completely eradicating drugs from our society and mandatory abstinence for users to an approach that promotes public health. France is characterized by a weak medical model that integrates risk and harm reduction. Centered on a biomedical perspective, France serves as a model for access to opioid substitution treatment. This model's weakness is its persistent repression of use and lack of consideration for social environmental risk components. It is integrative since it balances risk and harm reduction with withdrawal and psychotherapy. This French model is effective against AIDS, but there are concerns about shared injection materials and difficulties accessing syringes. Despite ongoing evolution, a new era of risk and harm reduction must be invented. This would involve implementing a strong model focusing on reducing all harms related to drug use, for individuals as well as for society, and a gradualist model that is more attentive to diverse user needs, integrating withdrawal and psychotherapy into the heart of risk and harm reduction.
La réduction des risques et des dommages (RdRD) opère un changement de paradigme qui rompt avec l'idéal d'éradication des drogues pour la société et l'imposition du sevrage pour l'individu, et qui promeut une approche de santé publique. La France se caractérise par un modèle médicalisé, plutôt neutre et intégrationniste de la RdRD, c'est-à-dire centré autour d'une vision biomédicale faisant de la France un modèle en matière d'accès aux traitements de substitution aux opiacés, neutre voire faible car prenant peu en compte l'environnement social et politique du risque en raison du maintien de la répression de l'usage, et intégrationniste car opposant les approches de RdRD au sevrage et à la psychothérapie. Ce modèle français a été efficace sur la diminution de la transmission du VIH chez les usagers de drogues, mais des résultats préoccupants sont à noter concernant les pratiques de partage du matériel d'injection et les difficultés d'accès aux seringues. Des évolutions sont en cours, mais une nouvelle ère de la RdRD est à inventer, avec la mise en place d'un modèle fort qui s'attache à réduire l'ensemble des dommages liés à l'usage de drogues, tant pour l'individu que pour la société, et un modèle gradualiste plus attentif à la diversité des besoins des usagers, intégrant le sevrage et la psychothérapie au cœur de la RdRD.
ENGLISH:
Risk and harm reduction triggered a paradigm shift from an ideal of completely eradicating drugs from our society and mandatory abstinence for users to an approach that promotes public health. France is characterized by a weak medical model that integrates risk and harm reduction. Centered on a biomedical perspective, France serves as a model for access to opioid substitution treatment. This model's weakness is its persistent repression of use and lack of consideration for social environmental risk components. It is integrative since it balances risk and harm reduction with withdrawal and psychotherapy. This French model is effective against AIDS, but there are concerns about shared injection materials and difficulties accessing syringes. Despite ongoing evolution, a new era of risk and harm reduction must be invented. This would involve implementing a strong model focusing on reducing all harms related to drug use, for individuals as well as for society, and a gradualist model that is more attentive to diverse user needs, integrating withdrawal and psychotherapy into the heart of risk and harm reduction.
Affiliation :
Inserm, Cerme3, Paris, France