Article de Périodique
La santé mentale et les addictions chez les personnes sans logement personnel en Île-de-France : l'enquête Samenta de 2009 (2015)
(Mental health and addictions among homeless in the Paris metropolitan area: the SAMENTA survey in 2009)
Auteur(s) :
A LAPORTE ;
E. LE MENER ;
M. A. DETREZ ;
C. DOUAY ;
Y. LE STRAT ;
S. VANDENTORREN ;
P. CHAUVIN
Article en page(s) :
693-697
Refs biblio. :
12
Domaine :
Alcool / Alcohol ; Drogues illicites / Illicit drugs
Langue(s) :
Français
Discipline :
EPI (Epidémiologie / Epidemiology)
Thésaurus géographique
FRANCE
;
ILE-DE-FRANCE
Thésaurus mots-clés
SANS ABRI
;
SANTE MENTALE
;
PSYCHOPATHOLOGIE
;
ADDICTION
;
PREVALENCE
;
LOGEMENT
;
ENQUETE
;
COMORBIDITE
;
ALCOOL
;
CANNABIS
Résumé :
FRANÇAIS :
Répondant à une demande de la Préfecture de Paris et de la Mairie de Paris, les objectifs de l'étude Samenta (SAnté MENTale et Addictions chez les sans domicile franciliens) étaient, entre autres, d'estimer la prévalence des principaux troubles psychiatriques et des addictions parmi les personnes sans logement personnel en Île-de-France.
La méthodologie de l'enquête a reposé sur un sondage complexe permettant d'obtenir un échantillon aléatoire de personnes fréquentant des services d'aide. Le questionnaire était composé d'une partie sur la santé mentale et les addictions et de modules visant à décrire les trajectoires sociales et les conditions de vie. Les personnes ont été interrogées par un binôme composé d'un enquêteur professionnel et d'un psychologue clinicien. Un psychiatre a été sollicité ultérieurement selon les éléments cliniques recueillis pour identifier un possible trouble psychiatrique.
Entre février et avril 2009, 840 personnes ont participé à l'enquête. On estime qu'un tiers de cette population souffrait de troubles psychiatriques sévères, c'est-à-dire de troubles psychotiques, de troubles sévères de l'humeur ou de troubles anxieux. Cette prévalence de troubles sévères était plus élevée qu'en population générale ; elle était en particulier 10 fois plus importante pour les troubles psychotiques. La dépendance ou la consommation régulière de substances psychoactives étaient de 3 à 6 fois supérieures à celles de la population générale. Ces prévalences variaient selon le type d'hébergement (plus élevées dans les dispositifs à bas seuil) et leur nature différait selon le profil de la population (personnes accompagnées d'enfants ou non).
Ces résultats sont en faveur d'une amélioration du repérage, des soins psychiatriques et de l'hébergement chez les personnes sans logement, qui prenne en compte la diversité de cette population.
ENGLISH:
The SAMENTA Survey was commissioned by the Paris Prefecture and the Paris City Hall to estimate mental health and addictions prevalence of the main psychiatric disorders among the homeless in the Paris metropolitan area. The study methodology was based on a complex random sampling of homeless aid services. A questionnaire covered mental health and addictions topics, and included modules on social trajectories and living conditions. Investigators pairs (a professional lay interviewer and a clinical psychologist) interviewed each person. Depending on clinical signs, a debriefing with a psychiatrist was held to support an eventual psychiatric disorder diagnosis. Between February and April 2009, 840 homeless participated in the survey. We estimated that a third of the population suffered from severe psychiatric disorders, i.e. from psychotic disorders, severe mood disorders and/or anxiety disorders. This prevalence of severe disorders was higher than in the general population, specifically 10 times higher for psychotic disorders. Prevalence of alcohol dependence and regular consumption of psychoactive drugs was 3 to 6 times higher than in the general population. Those prevalences varied according to the type of housing (higher in low-threshold centers) and their nature differed according to the population profile (adults with children or not). These results plead for an improvement of detection, psychiatric care and housing of homeless, that takes into account the diversity of this population.
Répondant à une demande de la Préfecture de Paris et de la Mairie de Paris, les objectifs de l'étude Samenta (SAnté MENTale et Addictions chez les sans domicile franciliens) étaient, entre autres, d'estimer la prévalence des principaux troubles psychiatriques et des addictions parmi les personnes sans logement personnel en Île-de-France.
La méthodologie de l'enquête a reposé sur un sondage complexe permettant d'obtenir un échantillon aléatoire de personnes fréquentant des services d'aide. Le questionnaire était composé d'une partie sur la santé mentale et les addictions et de modules visant à décrire les trajectoires sociales et les conditions de vie. Les personnes ont été interrogées par un binôme composé d'un enquêteur professionnel et d'un psychologue clinicien. Un psychiatre a été sollicité ultérieurement selon les éléments cliniques recueillis pour identifier un possible trouble psychiatrique.
Entre février et avril 2009, 840 personnes ont participé à l'enquête. On estime qu'un tiers de cette population souffrait de troubles psychiatriques sévères, c'est-à-dire de troubles psychotiques, de troubles sévères de l'humeur ou de troubles anxieux. Cette prévalence de troubles sévères était plus élevée qu'en population générale ; elle était en particulier 10 fois plus importante pour les troubles psychotiques. La dépendance ou la consommation régulière de substances psychoactives étaient de 3 à 6 fois supérieures à celles de la population générale. Ces prévalences variaient selon le type d'hébergement (plus élevées dans les dispositifs à bas seuil) et leur nature différait selon le profil de la population (personnes accompagnées d'enfants ou non).
Ces résultats sont en faveur d'une amélioration du repérage, des soins psychiatriques et de l'hébergement chez les personnes sans logement, qui prenne en compte la diversité de cette population.
ENGLISH:
The SAMENTA Survey was commissioned by the Paris Prefecture and the Paris City Hall to estimate mental health and addictions prevalence of the main psychiatric disorders among the homeless in the Paris metropolitan area. The study methodology was based on a complex random sampling of homeless aid services. A questionnaire covered mental health and addictions topics, and included modules on social trajectories and living conditions. Investigators pairs (a professional lay interviewer and a clinical psychologist) interviewed each person. Depending on clinical signs, a debriefing with a psychiatrist was held to support an eventual psychiatric disorder diagnosis. Between February and April 2009, 840 homeless participated in the survey. We estimated that a third of the population suffered from severe psychiatric disorders, i.e. from psychotic disorders, severe mood disorders and/or anxiety disorders. This prevalence of severe disorders was higher than in the general population, specifically 10 times higher for psychotic disorders. Prevalence of alcohol dependence and regular consumption of psychoactive drugs was 3 to 6 times higher than in the general population. Those prevalences varied according to the type of housing (higher in low-threshold centers) and their nature differed according to the population profile (adults with children or not). These results plead for an improvement of detection, psychiatric care and housing of homeless, that takes into account the diversity of this population.
Affiliation :
Agence régionale de santé d'Île-de-France, Paris, France