Titre : | L'impossible prohibition : la lutte contre la drogue en France (1966-1996) |
Titre traduit : | (The impossible prohibition: drug policies in France (1966-1996)) |
Auteurs : | A. MARCHANT, Auteur ; O. WIEVIORKA, Directeur de thèse |
Type de document : | Thèse, mémoire |
Année de publication : | 2014 |
Format : | 1002 p. / index, ann. |
Note générale : | Thèse de doctorat d'histoire |
Langues: | Français |
Discipline : | SHS (Sciences humaines et sociales / Humanities and social sciences) |
Mots-clés : |
Thésaurus mots-clés HISTOIRE ; LUTTE ; PROHIBITION ; PRODUIT ILLICITE ; POLITIQUE ; LOI DE 1970 ; ORGANISATION CRIMINELLE ; DISPOSITIF DE SOIN ; MARCHE DE LA DROGUE ; TRAFIC ; HEROINE ; COCAINEThésaurus géographique FRANCE |
Résumé : |
FRANÇAIS :
La prohibition des drogues en Occident a une histoire centenaire, mais elle a connu un spectaculaire renforcement dans le dernier tiers du XXe siècle, dans le cadre international de la « guerre à la drogue » (war on drugs) décrétée depuis les années 1970. La France n'échappe pas à la règle, tout en empruntant un chemin spécifique. Entre le milieu des années 1960 marqué par l'apparition d'une nouvelle toxicomanie juvénile inquiétant les pouvoirs publics (1966 : première campagne de presse contre le LSD) et débouchant sur la loi de 1970 et le milieu des années 1990 marqué par la généralisation des stratégies de réduction des risques (1996 : institutionnalisation définitive des traitements de substitution et mise sur le marché du Subutex™), il s'agit, dans ce travail, d'étudier sur trois décennies la toxicomanie comme problème social, sanitaire et politique. La thèse vise à cerner les évolutions des usages, trafics et politiques publiques et interroge la notion de prohibition : quels sont les fondements des paniques morales qui légitiment régulièrement l'interdiction ? Qui sont les acteurs qui la définissent « d'en haut » (politiciens, législateur, experts médicaux), et ceux qui l'appliquent sur le terrain (policiers, magistrats, médecins) ? Quelles sont les conséquences sociales de son application (criminalisation accentuée du trafic, stigmatisation des usagers) ? Comment se contredit-elle entre son volet répressif et son volet sanitaire ? Cette histoire restitue en définitive une lutte impossible : devant la pression policière, les économies criminelles du trafic sont de plus en plus complexes, transnationales et « professionnalisées » ; les usagers sont toujours plus nombreux et échappent souvent aux nombreux dispositifs mis en place pour les drainer vers l'offre de soin ; le fonctionnement de la bureaucratie dilue en permanence la volonté politique dans les complexes rouages des politiques interministérielles… Par un ensemble d'effets pervers, la prohibition finit toujours par renforcer et pérenniser le phénomène qu'elle était pourtant censée combattre. Cette recherche s'appuie sur le dépouillement de matériaux divers : archives ministérielles (Intérieur, Justice, Santé, Jeunesse et Sports, Éducation Nationale, Services du Premier Ministre, Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie-MILDT), archives parlementaires, archives privées (usagers, militants de la réduction des risques), sources imprimées, médias... ENGLISH: Drug prohibition in the Western world has a century-old history, but it has experienced a dramatic increase in the last third of the twentieth century, in the international context of the "war on drugs" enacted since the 1970s. France is not an exception to the rule, while following a specific path. Between the mid-1960s characterized by the sudden upsurge of new patterns of drug addiction within the Youth (1966: first media frenzy about LSD) resulting in the new prohibitionist Act of 1970, et the mid-1990s pointing out the generalization of harm reduction strategies (1996: institutionalization of opiates substitution treatments and market authorization for Subutex™), the dissertation highlights the social, health and political problem of drug abuse. The thesis focuses on the evolutions of uses, trafficking and public policies. It addresses the issue of prohibition: what are the origins of the moral panics that legitimize the prohibition? Who are the stakeholders who defined it "from the top" (politicians, parliamentary committees, medical experts) and those who enforce the law "on the bottom" (police officers, judges, physicians)? What are the social consequences of this enforcement (increased criminalization of drug smuggling, stigmatization of drug users)? How the system is contradicting itself between its repressive and care aspects? The dissertation reflects actually an impossible prohibition: facing law enforcement, criminal economies of drug trafficking become even more complex, transnational and "professionalized"; users are always more numerous and escape health care systems; the functioning of the bureaucracy continuously dilutes the political will in the complexities of joint ministerial policies... Through a series of perverse effects, prohibition always strengthen and sustain the phenomenon it was supposed to ban. This research is based on various archival materials: ministerial archives (Interior, Justice, Heath, Youth and Sports, National Education, Prime Minister's administration, Inter-ministerial mission for the fight against drug and drug abuse - MILDT), parliamentary archives, private archives (users, harm reduction activists), contemporary printed sources, medias... |
Domaine : | Drogues illicites / Illicit drugs |
Refs biblio. : | 27 p. |
Affiliation : | Laboratoire Institut des Sciences sociales du Politique (ISP), ENS CACHAN/CNRS/UMR 7220, Cachan, France |
Cote : | T00171 |
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Disponibilité |
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