Article de Périodique
Jeu problématique en France : une première enquête nationale (2013)
Auteur(s) :
J. M. COSTES ;
S. KAIROUZ ;
M. POUSSET
Article en page(s) :
19 p.
Domaine :
Addictions sans produit / Addictions without drug
Langue(s) :
Français
Discipline :
EPI (Epidémiologie / Epidemiology)
Thésaurus géographique
FRANCE
Thésaurus mots-clés
BAROMETRE SANTE
;
JEUX D'ARGENT ET DE HASARD
;
ENQUETE
;
POPULATION GENERALE
;
PREVALENCE
;
ALCOOL
;
CANNABIS
;
USAGE PROBLEMATIQUE
Organismes
INPES
Résumé :
FRANÇAIS :
Avant l'enquête nationale sur les jeux de hasard et d'argent (JHA) de 2010, la France ne disposait pas de mesure de la prévalence du jeu et du jeu problématique dans la population.
Objectif : Cette étude présente un premier portrait des JHA en France, décrivant le profil sociodémographique des joueurs courants, les pratiques de jeu des joueurs dits assidus, c'est-à-dire de joueurs qui jouent fréquemment et qui dépensent beaucoup, ainsi que les associations entre les problèmes de jeu et l'usage de substances psychoactives.
Méthodologie : Un module sur les pratiques de JHA fut introduit dans l'enquête nationale Baromètre santé. Lors d'une entrevue téléphonique, les participants répondaient à des questions au sujet de la fréquence à laquelle ils jouent et au sujet de la quantité d'argent qu'ils dépensent au jeu. On a mesuré la gravité des problèmes de jeu en utilisant l'indice canadien de jeu excessif (ICJE) et des mesures sur la consommation de substances psychoactives.
Participants : L'enquête générale a été menée en 2010 auprès d'un échantillon représentatif de 25 034 répondants âgés de 18 à 75 ans.
Résultats : Les résultats révèlent que près de 12 % de la population générale est constituée de joueurs assidus qui ont joué 52 fois ou plus ou qui ont misé 500 euros ou plus au cours des 12 derniers mois. La proportion de joueurs excessifs parmi les joueurs assidus est estimée à 3,7 % et celle des joueurs à risque modéré à 7,1 %. Ces joueurs problématiques sont plus souvent des hommes issus de milieux socioéconomiques modestes. L'enquête met en évidence une relation significative entre les pratiques de jeu les plus à risque et la consommation problématique d'alcool, de tabac ou de cannabis.
Conclusion : L'inclusion d'un ensemble élargi de conduites de jeux de hasard et d'argent à d'autres pratiques de santé assurera une meilleure compréhension des facteurs de risques et de vulnérabilité au jeu problématique.
ENGLISH:
Before the 2010 national survey on gambling, France had not taken on the task of quantifying the prevalence of gambling and problem gambling in the general population.
Objective: This study presents, by way of analysis of the 2010 Baromètre-Santé survey dataset, a description of gambling habits and patterns in France. It examines the demographic profile of current players, the gambling practices of involved gamblers, that is, players who show a high engagement in gambling either in terms of frequency of participation in gambling activities or in the amounts of spending, as well as the associations between problem gambling and substance use.
Methods: Participants reported on the frequency of participation to various gambling activities and spending, the assessment problem gambling severity (CPGI), and measures of consumption of psychoactive substances.
Participants: The general survey was conducted in May 2010 using a representative sample of 25,034 individuals aged between 15 and 75 years.
Results: The results show that nearly 12% of the general population were considered as involved gamblers, who have gambled 52 times or more or have spent 500 euros or more during the last 12 months. The proportion of involved gamblers was higher among men, individuals between 35 and 44 years of age and those who are active on the labor market. The proportion of problem gamblers among involved gamblers is estimated at 3.7% and moderate-risk gamblers at 7.1%. Problem gamblers are more often men from low socioeconomic backgrounds. The survey also found a significant relationship between the most risky gambling practices and problematic consumption of alcohol, tobacco and cannabis.
Conclusion: The inclusion of a greater set of questions on gambling and other health practices will better our understanding of risk factors and vulnerabilities to problem gambling.
Avant l'enquête nationale sur les jeux de hasard et d'argent (JHA) de 2010, la France ne disposait pas de mesure de la prévalence du jeu et du jeu problématique dans la population.
Objectif : Cette étude présente un premier portrait des JHA en France, décrivant le profil sociodémographique des joueurs courants, les pratiques de jeu des joueurs dits assidus, c'est-à-dire de joueurs qui jouent fréquemment et qui dépensent beaucoup, ainsi que les associations entre les problèmes de jeu et l'usage de substances psychoactives.
Méthodologie : Un module sur les pratiques de JHA fut introduit dans l'enquête nationale Baromètre santé. Lors d'une entrevue téléphonique, les participants répondaient à des questions au sujet de la fréquence à laquelle ils jouent et au sujet de la quantité d'argent qu'ils dépensent au jeu. On a mesuré la gravité des problèmes de jeu en utilisant l'indice canadien de jeu excessif (ICJE) et des mesures sur la consommation de substances psychoactives.
Participants : L'enquête générale a été menée en 2010 auprès d'un échantillon représentatif de 25 034 répondants âgés de 18 à 75 ans.
Résultats : Les résultats révèlent que près de 12 % de la population générale est constituée de joueurs assidus qui ont joué 52 fois ou plus ou qui ont misé 500 euros ou plus au cours des 12 derniers mois. La proportion de joueurs excessifs parmi les joueurs assidus est estimée à 3,7 % et celle des joueurs à risque modéré à 7,1 %. Ces joueurs problématiques sont plus souvent des hommes issus de milieux socioéconomiques modestes. L'enquête met en évidence une relation significative entre les pratiques de jeu les plus à risque et la consommation problématique d'alcool, de tabac ou de cannabis.
Conclusion : L'inclusion d'un ensemble élargi de conduites de jeux de hasard et d'argent à d'autres pratiques de santé assurera une meilleure compréhension des facteurs de risques et de vulnérabilité au jeu problématique.
ENGLISH:
Before the 2010 national survey on gambling, France had not taken on the task of quantifying the prevalence of gambling and problem gambling in the general population.
Objective: This study presents, by way of analysis of the 2010 Baromètre-Santé survey dataset, a description of gambling habits and patterns in France. It examines the demographic profile of current players, the gambling practices of involved gamblers, that is, players who show a high engagement in gambling either in terms of frequency of participation in gambling activities or in the amounts of spending, as well as the associations between problem gambling and substance use.
Methods: Participants reported on the frequency of participation to various gambling activities and spending, the assessment problem gambling severity (CPGI), and measures of consumption of psychoactive substances.
Participants: The general survey was conducted in May 2010 using a representative sample of 25,034 individuals aged between 15 and 75 years.
Results: The results show that nearly 12% of the general population were considered as involved gamblers, who have gambled 52 times or more or have spent 500 euros or more during the last 12 months. The proportion of involved gamblers was higher among men, individuals between 35 and 44 years of age and those who are active on the labor market. The proportion of problem gamblers among involved gamblers is estimated at 3.7% and moderate-risk gamblers at 7.1%. Problem gamblers are more often men from low socioeconomic backgrounds. The survey also found a significant relationship between the most risky gambling practices and problematic consumption of alcohol, tobacco and cannabis.
Conclusion: The inclusion of a greater set of questions on gambling and other health practices will better our understanding of risk factors and vulnerabilities to problem gambling.
Affiliation :
Observatoire des jeux, Ministère des finances, Paris, France