Titre : | Les reportages sur les jeunes et l'alcool dans Envoyé spécial (2013) |
Auteurs : | S. LE PAJOLEC |
Type de document : | Article : Périodique |
Dans : | Cahiers de l'IREB (Les) (n°21, 2013) |
Article en page(s) : | 219-224 |
Langues: | Français |
Discipline : | SHS (Sciences humaines et sociales / Humanities and social sciences) |
Mots-clés : |
Thésaurus géographique FRANCEThésaurus mots-clés MEDIA ; TELEVISION ; JEUNE ; ALCOOL ; IVRESSE ; REPRESENTATION SOCIALE |
Résumé : |
FRANÇAIS :
Notre recherche tente de comprendre comment l'alcoolisation juvénile est devenue un problème public en s'intéressant à la médiatisation de ce discours. En effet, depuis plus de dix ans, les médias la mettent au premier plan, au point de masquer d'autres comportements. Notre démarche s'inspire des travaux du sociologue américain Joseph Gusfield, notamment de son ouvrage La Culture des problèmes publics. L'alcool au volant : la production d'un ordre symbolique, publié en 1981 mais traduit en France seulement en 2009. Comme pour cet auteur concernant l'alcool au volant, il ne s'agit pas pour nous de nier l'existence des risques liés à la consommation d'alcool par des jeunes, ni de remettre en cause l'évolution inquiétante de ces comportements lors des dernières décennies. Nous pensons cependant que la réalité des pratiques observées ne doit pas nous empêcher de nous interroger sur la circulation des discours, notamment télévisuels, les concernant. Bien qu'elle semble faire partie d'un consensus, en tant que problème public, phénomène social et sujet médiatique, la perception du rapport des jeunes à l'alcool résulte d'un ensemble de constructions. On peut en analyser les conditions d'émergence, les modes de formulation et son institutionnalisation. Si notre recherche prend en compte différents genres télévisuels non fictionnels (journal télévisé, émission de débat, talk show ou magazines de reportage), depuis le milieu des années 1970, nous avons décidé, dans le cadre de cet article, d'examiner les reportages sur l'alcool et les jeunes diffusés par le magazine Envoyé spécial sur la chaîne publique France 2. Ce choix s'explique d'abord par le statut de la chaîne de diffusion, qui est le principal canal du secteur public, dont l'actionnaire est donc l'Etat. Une chaîne publique joue un rôle spécifique évident dans la médiatisation d'une question de santé publique. Ensuite le magazine Envoyé spécial jouit d'une image particulière depuis son lancement en 1990. Diffusé en première partie de soirée, il a été d'emblée comparé au mythique Cinq colonnes à la une et a été identifié au programme typique d'une télévision de qualité, comme un symbole du service public de l'audiovisuel. En plus de vingt ans, l'émission a proposé plusieurs milliers de reportages, elle a vu sa durée augmenter, des rubriques apparaître et a connu un changement de présentateurs. En dépit de ces évolutions, et d'audiences parfois irrégulières, Envoyé spécial apparaît aux yeux du public comme une institution. Envoyé spécial nous a donc semblé un poste d'observation particulièrement pertinent pour comprendre les raisons de l'intense médiatisation des ivresses juvéniles. ENGLISH: Since its inception in 1990, the magazine Envoyé spécial shows every Thursday evening in prime time, reports on the French and international news (political, social or cultural). In the tradition of the legendary news tv magazines Cinq colonnes à la une, Envoyé spécial is a very stable program, which has maintained its formula, despite some improvements, such as a change of presenters. Yet a careful review proves that the magazine has changed, in a context of increased audiovisual competition. The selection of subjetcs and their treatment are not the same anymore. From this point of view, the analysis of the theme of juvenile alcohol abuse, at the heart of several reports and especially during the last five years, allows to highlight the crystallization of a specific discourse on alcohol and young people. |
Domaine : | Alcool / Alcohol |
Affiliation : | ISOR, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Paris, France |
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