Article de Périodique
Utiliser des médicaments stimulants pour améliorer sa performance : usages et discours de jeunes adultes québécois (2011)
(Use of prescription stimulants to enhance performance: Discourses and practices among young adults in Quebec)
Auteur(s) :
THOËR, C. ;
ROBITAILLE, M.
Année :
2011
Page(s) :
143-183
Langue(s) :
Français
Domaine :
Autres substances / Other substances
Thésaurus géographique
QUEBEC
;
CANADA
Thésaurus mots-clés
JEUNE ADULTE
;
STIMULANTS
;
MEDICAMENTS
;
MESUSAGE
;
PERFORMANCE
;
MILIEU ETUDIANT
;
ETUDE QUALITATIVE
;
TYPE D'USAGE
;
EFFET RECHERCHE
;
AUTOMEDICATION
Résumé :
FRANÇAIS :
L'utilisation de médicaments stimulants par les étudiants pour améliorer la performance académique en l'absence de trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et hors du cadre de la prescription, est une pratique qui semble gagner en popularité auprès des étudiants américains. Cette recherche exploratoire basée sur des entrevues semi-dirigées réalisées auprès de 26 jeunes adultes québécois étudiants et travailleurs, âgés de 20 à 25 ans, visait à documenter l'usage de stimulants et à cerner les significations qu'ils construisent autour de ces utilisations. Nos résultats montrent qu'étudiants et travailleurs recourent aux stimulants pour augmenter leur concentration et leur capacité à rester alertes dans le but d'améliorer la qualité de leur travail et leur productivité. Les discours que construisent ces jeunes adultes autour de ces pratiques renvoient à trois problématiques : une faille personnelle, un déséquilibre perçu entre les ressources personnelles et les contraintes qu'impose l'environnement académique ou professionnel et une difficulté à concilier les engagements dans des rôles multiples. Le recours aux médicaments stimulants est ainsi présenté par les jeunes adultes comme une stratégie d'automédication ou comme une ressource pour favoriser l'adaptation aux exigences de l'environnement ou aux multiples engagements identitaires. Les médicaments stimulants sont perçus comme des produits efficaces et relativement sécuritaires, et leur utilisation pour améliorer la performance est jugée légitime puisqu'elle vise la réussite académique ou professionnelle.
ENGLISH:
Non-medical, stimulant-use to enhance performance seems to be increasingly popular among American students who do not suffer from an Attention deficit hyperactivity disorder (ADHD). The objective of this exploratory study, based on semi-structured interviews with 26 young adult Quebecers aged 20-25, was to better document the use of stimulants among college students and young workers and to understand how they construct meaning for their drug use. Results show that both students and workers use prescription stimulants to help them concentrate, enhance alertness and to allow them to work for long hours without sleep. Their objective is to improve the quality of their work and their productivity. The reasons for using stimulants to enhance performance refer to three issues: a personal flaw, a perceived imbalance between personal resources and constraints imposed by the academic or work environment, and difficulties in dealing with commitments in multiple roles. The use of stimulant drugs is presented by young adults as a strategy of self-medication and a way to adapt to environmental demands or multiple identity commitments. Stimulant medications are seen as relatively safe and effective products and their use to improve performance is considered legitimate since it serves academic or professional success.
L'utilisation de médicaments stimulants par les étudiants pour améliorer la performance académique en l'absence de trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et hors du cadre de la prescription, est une pratique qui semble gagner en popularité auprès des étudiants américains. Cette recherche exploratoire basée sur des entrevues semi-dirigées réalisées auprès de 26 jeunes adultes québécois étudiants et travailleurs, âgés de 20 à 25 ans, visait à documenter l'usage de stimulants et à cerner les significations qu'ils construisent autour de ces utilisations. Nos résultats montrent qu'étudiants et travailleurs recourent aux stimulants pour augmenter leur concentration et leur capacité à rester alertes dans le but d'améliorer la qualité de leur travail et leur productivité. Les discours que construisent ces jeunes adultes autour de ces pratiques renvoient à trois problématiques : une faille personnelle, un déséquilibre perçu entre les ressources personnelles et les contraintes qu'impose l'environnement académique ou professionnel et une difficulté à concilier les engagements dans des rôles multiples. Le recours aux médicaments stimulants est ainsi présenté par les jeunes adultes comme une stratégie d'automédication ou comme une ressource pour favoriser l'adaptation aux exigences de l'environnement ou aux multiples engagements identitaires. Les médicaments stimulants sont perçus comme des produits efficaces et relativement sécuritaires, et leur utilisation pour améliorer la performance est jugée légitime puisqu'elle vise la réussite académique ou professionnelle.
ENGLISH:
Non-medical, stimulant-use to enhance performance seems to be increasingly popular among American students who do not suffer from an Attention deficit hyperactivity disorder (ADHD). The objective of this exploratory study, based on semi-structured interviews with 26 young adult Quebecers aged 20-25, was to better document the use of stimulants among college students and young workers and to understand how they construct meaning for their drug use. Results show that both students and workers use prescription stimulants to help them concentrate, enhance alertness and to allow them to work for long hours without sleep. Their objective is to improve the quality of their work and their productivity. The reasons for using stimulants to enhance performance refer to three issues: a personal flaw, a perceived imbalance between personal resources and constraints imposed by the academic or work environment, and difficulties in dealing with commitments in multiple roles. The use of stimulant drugs is presented by young adults as a strategy of self-medication and a way to adapt to environmental demands or multiple identity commitments. Stimulant medications are seen as relatively safe and effective products and their use to improve performance is considered legitimate since it serves academic or professional success.
Affiliation :
Département de communication sociale et publique, Centre de recherche sur la communication et la santé (ComSanté), Université du Québec à Montréal, Canada