Titre : | Drogues illicites et toxicomanies |
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Auteurs : | H. BERGERON |
Type de document : | Chapitre |
Année de publication : | 2010 |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-7071-6490-2 |
Format : | 173-184 |
Langues: | Français |
Discipline : | SHS (Sciences humaines et sociales / Humanities and social sciences) |
Mots-clés : |
Thésaurus géographique FRANCEThésaurus mots-clés EPIDEMIOLOGIE ; CULTUREL ; POLITIQUE ; SOCIOLOGIE |
Résumé : |
On entend communément par drogues les produits psychoactifs qui ont été classés comme stupéfiants dans les droits nationaux et les conventions internationales, et dont la consommation, prohibée, est réputée pouvoir conduire à la toxicomanie. Il n'est pourtant pas de manuel de sciences sociales portant sur l'histoire des drogues et des dispositifs modernes d'interdiction et de contrôle social de leur usage qui ne pointe ce qui se présente désormais comme une évidence, au moins pour le sens commun sociologique : il n'existe guère de raisons médicales et scientifiques qui puissent seules justifier du traitement juridique fort contrasté qui existe entre les différentes classes de substances psychoactives.
Que l'on se penche sur leur potentiel addictif ou que l'on examine leurs possibles conséquences délétères sur la santé (toxicité), pour ne prendre que ces deux dimensions, il est, en effet, bien difficile de documenter en raison (médicale) la distinction juridique qui fonde la différence des régimes de régulation de l'usage existant pour des produits comme le cannabis, l'héroïne ou la cocaïne, et ceux qui cadrent la consommation de tabac et d'alcool. L'existence de cette « grande partition » a contribué au développement historique de champs de recherches, repliés le plus souvent sur l'une ou l'autre des deux catégories d'objets (drogues licites ou illicites), et qui n'ont pendant longtemps guère dialogué. Cette relative autonomie des différents champs scientifiques n'a pas concerné les seules sciences sociales [Bergeron, 2009], mais caractérise aussi, au moins jusqu'à une période récente, les sciences médicales et cliniques, qui ont nourri le développement d'approches thérapeutiques spécifiques (traitement d'ordre psychologique, psychanalytique, thérapie familiale, communautés thérapeutiques, traitement de substitution, etc.), sinon dans leurs fondements théoriques, du moins dans leurs formes d'organisation institutionnelle et politique. Si de nombreux acteurs, notamment des experts s'appuyant sur des perspectives biomédicales nouvelles (d'ordre neurobiologique en particulier) tendent aujourd'hui à militer en faveur d'une politique globale des addictions et des pratiques addictions, dépassant la diversité des statuts juridiques qui les gouvernent encore, cet article entend se consacrer aux seules substances stupéfiantes. Il y a là le risque de reproduire dans un texte de sociologie les prénotions que la sociologie entend précisément débusquer; il reste que cette partition constitue un fait social, qui ne laisse pas indifférents les usages, les significations que les usagers leur accordent, et les politiques qui tentent de les réguler. Les drogues illicites et les toxicomanies méritent ainsi, d'un point de vue des sciences sociales, qu'un traitement (sociologique) particulier leur soit réservé. [Introduction] |
Domaine : | Drogues illicites / Illicit drugs |
Affiliation : | France |
Cote : | L01423 |
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