Un groupe de psychiatres, psychanalystes, chercheurs, documentalistes, travailleurs sociaux ont animé pendant un an des séminaires au cours desquels ils ont pu confronter leur conception à celles d'historiens, d'anthropologues, de sociologues. Une recherche clinique a ensuite été menée dont les objectifs étaient "d'évaluer la possibilité de mettre en évidence les modalités subjectives de la relation à la mort et au risque chez des sujets désignés comme présentant diverses formes d'addictions". Il s'agissait de vérifier : 1/ "les possibles interactions entre le vécu, ou le travail de deuil et la conduite addictive elle-même"; 2/"la relation subjective au risque ainsi que l'engagement actif du sujet dans les conduites de risque, comme élément potentiellement discriminatif entre diverses formes d'addictions". Ainsi, quatre groupes de trois sujets ont été interrogés (toxicomanes usagers de drogues par voie intraveineuse (UDVI), anorexiques, joueurs, et un groupe témoin constitué de motards participant à un raid africain). Si la complexité des problématiques dégagées ne permet pas de présenter des résultats précis, il apparait cependant : 1/ pour une recherche sur les événements de vie et les traumatismes précoces dans les addictions, qu'en cas d'impossibilité du travail de deuil, l'addiction aurait une fonction auto-thérapeutique; 2/ pour une recherche d'un indice ordalique dans les addictions, que les toxicomanes et les joueurs ont une vision nettement positive de la prise de risque, phénomène que l'on ne retrouve pas chez les anorexiques et les motards. Cette recherche devrait amener d'autres développements.