Titre : | Carrières, territoires et filières pénales : pour une sociologie comparée des trafics de drogue (Hauts-de-Seine, Nord, Seine-Saint-Denis) |
Titre traduit : | (Careers, territories and penal paths: for a comparative sociology of drug trafficking) |
Auteurs : | D. DUPREZ ; M. KOKOREFF ; M. WEINBERGER |
Type de document : | Rapport |
Editeur : | Saint-Denis : OFDT, 2001 |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-11-092701-9 |
Format : | 361 p. / fig. ; graph. ; tabl. |
Langues: | Français |
Discipline : | MAR (Marchés / Markets) |
Mots-clés : |
Organismes OFDTThésaurus géographique FRANCE ; HAUTS-DE-SEINE ; NORD ; SEINE-SAINT-DENISThésaurus mots-clés DROIT PENAL ; LEGISLATION ; ORGANISATION CRIMINELLE ; INTERPELLATION ; COLLECTIVITE TERRITORIALE ; COLLECTIVITE LOCALE ; POLICE ; TRAFIC ; REVENDEUR ; MARCHE DE LA DROGUE ; DELINQUANCE ; MILIEU URBAIN ; QUARTIER ; TRAJECTOIRE ; SOCIOLOGIE ; DIFFUSION DES PRODUITS ; COMMUNE |
Résumé : | Cette approche sociologique des trafics de drogues permet de dégager trois idées principales : l'intérêt et les limites des dossiers d'instruction, la diversité des pratiques des services de police et des politiques pénales en matière de stupéfiants et enfin, les transformations observées à différentes échelles territoriales des modes d'organisation des filières et des réseaux de trafics. Ainsi, l'étude des personnes mises en cause dans ces affaires judiciaires renvoie à des formes plus ou moins complexes dans les carrières déviantes qui vont du deal de cités à des reconversions du banditisme vers le trafic de stupéfiants. Pour un certain nombre d'affaires, il a été possible de confronter l'exploitation des dossiers judiciaires à des entretiens réalisés pour partie en maison d'arrêt et pour partie à l'extérieur auprès de personnes impliquées dans les affaires. Il s'agit dans ce cas de passer des biographies judiciaires, telles quelles sont construites du point de vue des institutions, aux "récits de carrières", telles qu'ils sont livrés par les individus pris dans un enchaînement qui les dépasse bien souvent. La prise en compte de la dimension temporelle des carrières s'avère importante pour comprendre comment des personnes issues pour la plupart de milieux populaires en sont venues, de petits boulots en petites combines, à être impliquées dans des réseaux de trafics de drogues. L'analyse des affaires de trafic en bande organisée ouvre aussi un certain nombre de perspectives dans l'analyse sociologique de ces pratiques illicites. Le fait nouveau à signaler est donc la reconversion du banditisme dans le trafic de drogues survenue en deux temps : tout d'abord dans les années1980, avec l'implication de vieux chevaux de retour, selon le langage policier, dans la résine de cannabis qui suppose une logistique lourde pour obtenir des bénéfices à la mesure des risques encourus ; ensuite, dans les années 1990, avec une orientation vers la cocaïne et l'ecstasy. "Faire du business" tend à devenir, particulièrement dans le contexte des territoires en proie à la désaffiliation sociale, un travail à part entière qui mobilise des ressources (relationnelles) et des compétences (professionnelles). Ce qui amène à décrire la division des rôles et les petits métiers du trafic. À l'inverse, on voit bien comment s'opère un transfert de compétences en ce qui concerne un certain nombre de personnes impliquées dans le cadre d'un trafic en bande organisée. Après avoir exercé des professions de déménageur, chauffeur-routier, transporteur international de tourisme, marchand ambulant et autres récupérateur de métaux, ces personnes sont recrutées pour effectuer des passages de drogues, escorter les convois, s'occuper de la gestion des livraisons. De cette recherche comparative sur trois sites jugés significatifs : les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et l'agglomération lilloise, se dégage la diversité des échelles du trafic local et des formes sociales qu'il implique. On retrouve dans certains cas des logiques qui sont proches de celles des réseaux organisés à l'échelle internationale. L'adoption des techniques classiques de la clandestinité, qui consistent à utiliser pour certaines opérations, à leur insu, des individus au-dessus de tout soupçon, est un indicateur parmi d'autres du degré de professionnalisation des dealers. Dans d'autres cas, les matériaux recueillis amènent à remettre en cause les représentations des réseaux de drogues comme des milieux souterrains et fermés. On a davantage affaire à des micro-réseaux cohabitant sur une même aire géographique qu'à des réseaux structurés. Les membres de ces réseaux sont souvent bien intégrés dans leur environnement social. En conclusion, il apparaît aujourd'hui que la répression de l'usage et du trafic de drogues na pas eu les effets escomptés. Peut-être même, dans le contexte des vingt dernières années en France, a t-elle favorisée le renouvellement d'une culture de l'illicite dont les produits stupéfiants ne sont qu'un aspect parmi d'autres. L'implantation durable dune économie de la drogue qui se nourrit des effets sociaux de la crise tout autant que du sentiment d'exclusion des plus jeunes trouve sans doute là une explication essentielle. (Extrait du document) |
Domaine : | Drogues illicites / Illicit drugs |
Refs biblio. : | 58 |
Affiliation : | France |
Numéro Toxibase : | 1300089 |
Centre Emetteur : | 13 OFDT |
Cote : | OFDT-1.17 |
Lien : | https://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/carrieres.pdf |
Exemplaires
Disponibilité |
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aucun exemplaire |
Documents numériques (1)
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