Titre : | Du point de vue de la santé publique, quels sont les résultats positifs que l'on peut attribuer aux traitements de substitution aux opiacés en termes de prise en charge médicale, psychologique et sociale des usagers et quels sont leurs effets défavorables ou non souhaités (mésusages...) ? (2004) |
Titre traduit : | (From a public health point of view, what positive results can be attributed to opioid replacement therapy in terms of medical, psychological and social management of drug users and what are their adverse or unwanted effects (misuse, etc.)?) |
Auteurs : | J. M. COSTES ; A. CADET-TAÏROU ; X. THIRION ; P. Y. BELLO ; C. PALLE |
Type de document : | Article : Périodique |
Dans : | Alcoologie et Addictologie (Tome 26, n°4 Suppl., Décembre 2004) |
Article en page(s) : | 38S-54S |
Note générale : | Alcoologie et Addictologie, 2004, 26, (4 suppl.), 38S-54S |
Langues: | Anglais |
Discipline : | TRA (Traitement et prise en charge / Treatment and care) |
Mots-clés : |
Thésaurus géographique FRANCEThésaurus mots-clés EVALUATION ; SUBSTITUTION ; PRISE EN CHARGE ; REINSERTION SOCIALE ; MESUSAGE ; SURDOSE ; GROSSESSE ; POLYCONSOMMATION ; METHADONE ; BUPRENORPHINE ; ACCES AUX SOINS ; REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES |
Résumé : |
FRANÇAIS :
Les traitements de substitution se sont très largement développés en France à partir de la seconde moitié des années 90, notamment avec l'autorisation de mise sur le marché de la buprénorphine haut dosage (BHD) prévoyant une prescription par tout médecin, alors que la méthadone conservait un cadre de prescription plus restreint. Malgré l'aspect lacunaire des données disponibles, il est néanmoins possible de dresser le constat d'un impact globalement positif au cours des dix dernières années. En termes d'usage, on constate une diminution des pratiques problématiques qui s'intensifie avec la poursuite du traitement. Au plan sanitaire, l'impact le plus marquant se situe dans la chute importante des décès par surdoses durant la seconde moitié des années 90. Le traitement de substitution est également, pour le patient, l'occasion d'une amélioration du recours aux soins. La moindre fréquence de l'injection pourrait avoir contribué au ralentissement de l'épidémie liée au VIH, particulièrement forte chez les toxicomanes injecteurs. Enfin, les résultats positifs des traitements de substitution délivrés pendant la grossesse sur l'état de la mère et de l'enfant ne font aucun doute. Différentes études témoignent de l'aide apportée par une prise en charge structurée comprenant un traitement de substitution, dans le processus de réinsertion sociale. Parallèlement aux effets bénéfiques, le développement massif des traitements de substitution à la fin des années 90 s'est accompagné de l'observation de conséquences indésirables presque exclusivement rapportées à la BHD, en raison non pas des caractéristiques propres à ce produit, mais de son cadre de prescription particulièrement souple. L'injection, y compris chez des patients sous protocole médical, entraînerait des conséquences plus néfastes que celle de l'héroïne. Un usage en dehors d'un suivi médical, qu'il soit thérapeutique ou toxicomaniaque, s'est développé, jusqu'à constituer pour certaines personnes une voie d'entrée dans la toxicomanie ou la dépendance (usages non substitutifs). Son utilisation détournée en association à d'autres produits (benzodiazépines, alcool...) est, de plus, à l'origine de surdoses potentiellement létales. La disponibilité de la BHD est notamment liée à un trafic qui peut prendre localement des proportions importantes. Enfin, certains éléments du bilan posent question : c'est le cas de l'accessibilité de la BHD. Faut-il la verser au coté positif ou négatif du bilan ? L'évolution des consommations des patients vers des produits licites interroge également sur les résultats à long terme de ces traitements. Il apparaît primordial de pouvoir prendre en compte l'encadrement et le soutien proposés aux patients à coté du produit de substitution. ENGLISH: Replacement therapies were extensively developed in France during the second half of the 1990s, especially with the marketing authorisation of high-dose buprenorphine (HDB) authorising prescription by all doctors, while methadone had a more limited prescription framework. Despite the incomplete nature of available data, a globally positive impact of this treatment has been observed over the last ten years. A reduction of problem practices is observed, which intensifies with continuation of treatment. In terms of public health, the most prominent impact concerns a marked reduction of deaths due to overdose during the second half of the 1990s. Opioid replacement therapy also constitutes an opportunity for the patient to improve his/her access to care. The decreased frequency of injection may have contributed to a slowdown of the HIV epidemic, which is particularly high in intravenous drug addicts. Finally, replacement therapy delivered during pregnancy clearly provides positive results for the mother and for the child. Various studies demonstrate the assistance provided by structured management including replacement therapy in the social rehabilitation process. In parallel to its beneficial effects, the massive development of replacement therapy at the end of the 1990s was accompanied by adverse effects almost exclusively related to HDB, not because of the specific characteristics of this drug, but its particularly flexible prescription framework. Injection, even in patients in a medical protocol, can induce more harmful consequences than injection of heroin. Use of HDB without medical supervision, either therapeutic or abusive, developed and even constituted a route of entry into drug addiction or dependency (non-replacement uses) for some people. Misuse of HDB in combination with other sub-stances (benzodiazepines, alcohol, etc.) is also responsible for potentially fatal overdoses. The availability of HDB is essentially due to an illicit trade that can take on considerable proportions in some regions. Finally, certain aspects of the assessment of replacement therapy remain unresolved, for example, does the accessibility of HDB constitute a positive or negative aspect? The progression of the patient's consumption towards licit substances also raises the questions of the long-term results of these treatments. It appears essential to take into account the supervision and support proposed to these patients in combination with the replacement therapy drug. |
Domaine : | Drogues illicites / Illicit drugs |
Refs biblio. : | 58 |
Affiliation : | OFDT, St Denis La Plaine, France |
Centre Emetteur : | 13 OFDT |
Cote : | Abonnement |
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