Les violences peuvent avoir un effet sur l'état de santé de différentes façons. Les violences physiques ont des conséquences directes, de gravité variable selon l'intensité des coups reçus : fractures, plaies, entorses. Les répercussions des violences sexuelles ont fait l'objet de publications qui montrent les risques de maladies sexuellement transmissibles, de troubles fonctionnels et gynécologiques et de douleurs pelviennes chroniques. L'altération de la santé mentale, dont il est question dans cet article, est documentée par plusieurs études dont la plupart ont été menées aux Etats-Unis : dépression, anxiété, syndrome post-traumatique, ou comportements auto agressifs sont plus fréquents parmi les victimes de violences, même anciennes. Jusqu'à la fin des années 1990, très peu de travaux avaient été réalisés en France sur ce sujet. Programmée dès 1997 par le Service des droits des femmes du ministère de l'Emploi et de la Solidarité, une enquête nationale a été réalisée pour la première fois en France sur ce thème en 2000, avec l'objectif prioritaire de produire des statistiques fiables portant sur l'ensemble de la population féminine. Au cours de la même période, l'Organisation mondiale de la santé a produit un rapport et coordonné une enquête réalisée dans de nombreux pays. En France, un groupe s'est réuni sous la présidence du Professeur Henrion pour réfléchir au rôle des professionnels de santé. Enfin, plus récemment, le Haut comité de la santé publique a publié un rapport sur « Violences et santé ». [Intro.]