FRANÇAIS :
Objectif : étudier les taux de mortalité et les risques relatifs (RR) de mortalité des personnes âgées de 75 ans et plus, consommatrices de psychotropes, lors de la canicule d'août 2003, en île-de-France. Méthode : les données étaient issues des bases du système informationnel du régime général stricto sensu de l'Assurance maladie. L'étude a porté sur la consommation médicale (consultations et visites; ionogrammes et créatinine ; neuroleptiques, antidépresseurs, anxiolytiques et hypnotiques, et diurétiques) au cours des mois de juin,juillet et août 2003 et remboursée jusqu'au mois de janvier 2004, des patients âgés de 75 ans et plus, affiliés au régime général, résidents en Ile-de-France et encore vivants au 1er juin 2003. Quatre groupes de patients ont été constitués. Groupe A: association de diurétiques et de la catégorie « psychotropes » ; groupe B: la catégorie « psychotropes seuls » ; groupe C : diurétiques seuls; groupe D : aucune des deux familles thérapeutiques ciblées. Le pourcentage de patients décédés et 1e risque relatif de décès au cours des mois de juillet 2003 à avril 2004 ont été calculés dans chacun des 4 groupes. Résultats : 584 099 personnes de 75 ans et plus ont été recensées dans la base de données au 1er juin 2003 en Ile-de-France. Plus de un tiers d'entre elles avaient consommé au moins un psychotrope au cours des mois précédents. La proportion de personnes ayant consommé des psychotropes était plus élevée parmi les personnes décédées en août 2003 que parmi celles vivantes (45,6 % contre 36,1 %) et cela pour toutes les classes de psychotropes, et notamment celle des neuroleptiques (9,1% contre 2,6 %). Le suivi montrait un taux de décès plus élevé au mois d'août 2003. Ce taux était plus important pour les groupes ayant un traitement par psychotropes en association avec un diurétique, et maximal pour l'association diurétique + neuroleptique (3,6 %). Le RR par rapport à ceux n'ayant aucun de ces traitements était plus élevé pour les groupes associant un diurétique à un psychotrope, et plus particulièrement pour le groupe avec un neuroleptique (RR=4,16). Discussion : ces résultats ont objectivé les constats notés dans différents rapports sur la canicule de fêté 2003. Les taux de décès et les risques relatifs de décès étaient plus élevés chez les patients consommateurs de psychotropes, et notamment de neuroleptiques, mais surtout de l'association.