Article de Périodique
Estimation de la séroprévalence du VIH et du VHC et profils des usagers de drogues en France, étude InVS-ANRS Coquelicot, 2004 (2006)
(Assessment of HIV and HCV seroprevalence and drug-users profiles, InVS-ANRS Coquelicot Study, France, 2004)
Auteur(s) :
M. JAUFFRET-ROUSTIDE ;
E. COUTURIER ;
Y. LE STRAT ;
F. BARIN ;
J. EMMANUELLI ;
C. SEMAILLE ;
M. QUAGLIA ;
RAZAFINDRATSIMA N. ;
VIVIER G. ;
OUDAYA L. ;
C. LEFEVRE ;
J. C. DESENCLOS
Article en page(s) :
244-247
Sous-type de document :
Lettre d'information / Newsletter
Refs biblio. :
15
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Langue(s) :
Français
Discipline :
MAL (Maladies infectieuses / Infectious diseases)
Thésaurus géographique
FRANCE
Thésaurus mots-clés
VIH
;
HEPATITE
;
ENQUETE
;
PREVALENCE
;
CONDUITE A RISQUE
;
PERCEPTION
;
MEDICAMENTS
;
PRODUIT ILLICITE
;
ETUDE TRANSVERSALE
Résumé :
FRANÇAIS :
Introduction - En France, une politique de réduction des risques liés à l'usage de drogues a été mise en place en 1993. Jusqu'à présent, les données françaises de prévalence du VIH et du VHC chez les usagers de drogues (UD) étaient issues de données déclaratives. En 2004, l'InVS a mis en place une enquête de séroprévalence auprès d'UD afin de décrire les profils et pratiques des UD, d'estimer la séroprévalence du VIH et du VHC et d'évaluer la politique de réduction des risques.
Méthode - Une enquête transversale multi villes (Lille, Strasbourg, Paris, Bordeaux, Marseille) a été menée chez les UD ayant sniffé ou injecté au moins une fois dans leur vie. Une stratégie d'échantillonnage a été mise en oeuvre à deux degrés (services recevant les UD et UD). Un questionnaire socio comportemental était administré par un enquêteur à l'UD et un autoprélèvement de sang au doigt sur buvard était réalisé par l'UD. La recherche des anticorps anti-VIH et anti-VHC sur les buvards a été réalisée à l'aide de tests Elisa. Les résultats présentent des estimations qui prennent en
compte le plan de sondage.
Résultats - Au total, 1 462 (61 %) UD ont accepté de participer. La séroprévalence du VHC était de 59,8 % [IC95 % : 50,7-68,3] et de 28 % chez les moins de 30 ans. Au total, 27 % des UD croyaient être négatifs à tort pour le VHC. La séroprévalence du VIH était de 10,8 % [IC95 % : 6,8-16,6] et de 0,3 % chez les moins de 30 ans. La co-infection VIH/VHC était de 10,2 % [IC95 % : 6,3-15,9]. Durant le dernier mois, 13 % des UD ont partagé leur seringue, 38 % le petit matériel, et 25 % la paille de snif.
Discussion-Conclusion - La prévalence élevée du VHC chez les jeunes UD laisse supposer des contaminations dès l'initiation. Les pratiques à risque persistent, ce qui constitue des conditions favorables à la poursuite de la transmission du VHC, mais aussi du VIH.
ENGLISH:
Background - A harm reduction policy for drug users (DU) was implemented in France in 1993. Up till now, French prevalence data on HIV and HCV in drug users (DUs) originated from notification data. In 2004, a seroepidemiological survey among DUs was carried out by the InVS in order to describe DUs' profiles and practices and to estimate HIV and HCV seroprevalences, and to assess the harm reduction policy.
Methods - A cross-sectional multicentre survey was performed among DUs having injected or snorted drugs at least once in their lives in Lille, Strasbourg, Paris, Bordeaux, and Marseilles. DUs were included according to a two-stage stratified sampling design (centres receiving DUs and DUs themselves). A socio-behavioural questionnaire was administered to the DU by a professional interviewer. The DUs were also asked to self-collect a fingerprick blood sample with a micro-blade on blotting paper. The presence of anti-HIV and anti-HCV antibodies on blotting papers was searched using Elisa tests. The results present assessments taking into account the survey design.
Results - In all, 1462 (61%) DUs accepted to participate. HCV seroprevalence was 59.8% [95% CI: 50.7-68.3], and 28% of DUS under 30 years were HCV seropositive. In all, 27% of DUs thought erroneously that their status was negative for HCV. HIV seroprevalence was 10.8% [95% CI: 6.8-16.6]. Only 0.3% of DUs under 30 years were HIV positive. Out of all DUs, 10.2% [95% CI: 6.3-15.9] were HIV/HCV coinfected. During the month prior to the interview, 13% of DUs had shared syringe(s), 38% other injection equipments, and 25% snorting equipments.
Discussion-Conclusion - High HCV seroprevalence among young DUs suggests that they had been infected as soon as they began drug use. High-risk behaviours persist and represent conditions contributing to further sustain HCV, as well as HIV transmission.
Introduction - En France, une politique de réduction des risques liés à l'usage de drogues a été mise en place en 1993. Jusqu'à présent, les données françaises de prévalence du VIH et du VHC chez les usagers de drogues (UD) étaient issues de données déclaratives. En 2004, l'InVS a mis en place une enquête de séroprévalence auprès d'UD afin de décrire les profils et pratiques des UD, d'estimer la séroprévalence du VIH et du VHC et d'évaluer la politique de réduction des risques.
Méthode - Une enquête transversale multi villes (Lille, Strasbourg, Paris, Bordeaux, Marseille) a été menée chez les UD ayant sniffé ou injecté au moins une fois dans leur vie. Une stratégie d'échantillonnage a été mise en oeuvre à deux degrés (services recevant les UD et UD). Un questionnaire socio comportemental était administré par un enquêteur à l'UD et un autoprélèvement de sang au doigt sur buvard était réalisé par l'UD. La recherche des anticorps anti-VIH et anti-VHC sur les buvards a été réalisée à l'aide de tests Elisa. Les résultats présentent des estimations qui prennent en
compte le plan de sondage.
Résultats - Au total, 1 462 (61 %) UD ont accepté de participer. La séroprévalence du VHC était de 59,8 % [IC95 % : 50,7-68,3] et de 28 % chez les moins de 30 ans. Au total, 27 % des UD croyaient être négatifs à tort pour le VHC. La séroprévalence du VIH était de 10,8 % [IC95 % : 6,8-16,6] et de 0,3 % chez les moins de 30 ans. La co-infection VIH/VHC était de 10,2 % [IC95 % : 6,3-15,9]. Durant le dernier mois, 13 % des UD ont partagé leur seringue, 38 % le petit matériel, et 25 % la paille de snif.
Discussion-Conclusion - La prévalence élevée du VHC chez les jeunes UD laisse supposer des contaminations dès l'initiation. Les pratiques à risque persistent, ce qui constitue des conditions favorables à la poursuite de la transmission du VHC, mais aussi du VIH.
ENGLISH:
Background - A harm reduction policy for drug users (DU) was implemented in France in 1993. Up till now, French prevalence data on HIV and HCV in drug users (DUs) originated from notification data. In 2004, a seroepidemiological survey among DUs was carried out by the InVS in order to describe DUs' profiles and practices and to estimate HIV and HCV seroprevalences, and to assess the harm reduction policy.
Methods - A cross-sectional multicentre survey was performed among DUs having injected or snorted drugs at least once in their lives in Lille, Strasbourg, Paris, Bordeaux, and Marseilles. DUs were included according to a two-stage stratified sampling design (centres receiving DUs and DUs themselves). A socio-behavioural questionnaire was administered to the DU by a professional interviewer. The DUs were also asked to self-collect a fingerprick blood sample with a micro-blade on blotting paper. The presence of anti-HIV and anti-HCV antibodies on blotting papers was searched using Elisa tests. The results present assessments taking into account the survey design.
Results - In all, 1462 (61%) DUs accepted to participate. HCV seroprevalence was 59.8% [95% CI: 50.7-68.3], and 28% of DUS under 30 years were HCV seropositive. In all, 27% of DUs thought erroneously that their status was negative for HCV. HIV seroprevalence was 10.8% [95% CI: 6.8-16.6]. Only 0.3% of DUs under 30 years were HIV positive. Out of all DUs, 10.2% [95% CI: 6.3-15.9] were HIV/HCV coinfected. During the month prior to the interview, 13% of DUs had shared syringe(s), 38% other injection equipments, and 25% snorting equipments.
Discussion-Conclusion - High HCV seroprevalence among young DUs suggests that they had been infected as soon as they began drug use. High-risk behaviours persist and represent conditions contributing to further sustain HCV, as well as HIV transmission.
Affiliation :
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice. France