Article de Périodique
Le rôle du statut scolaire et professionnel dans les usages de drogues des hommes et des femmes de 18 à 25 ans (2008)
(Role of employment or scholar status and gender: drug use among 18 to 25 year-olds in France in 2005.)
Auteur(s) :
S. LEGLEYE ;
F. BECK ;
P. PERETTI-WATEL ;
N. CHAU
Article en page(s) :
345-355
Refs biblio. :
44
Domaine :
Plusieurs produits / Several products
Langue(s) :
Français
Discipline :
EPI (Epidémiologie / Epidemiology)
Thésaurus géographique
FRANCE
Thésaurus mots-clés
BAROMETRE SANTE
;
ENQUETE
;
JEUNE ADULTE
;
SEXE
;
AGE
;
ADOLESCENT
;
CHOMAGE
;
POPULATION GENERALE
;
MILIEU ETUDIANT
;
EMPLOI
;
CONSOMMATION
;
PRODUIT ILLICITE
;
PRODUIT LICITE
Résumé :
FRANÇAIS :
Position du problème - Les niveaux d'usages de substances psychoactives des étudiants du supérieur sont mal connus, en raison notamment de l'absence d'une base de sondage nationale. Peu d'attention a été accordée en France aux études mettant en évidence les spécificités masculines et féminines d'usages de drogues.
Méthodes - Le Baromètre santé 2005, enquête téléphonique représentative en population générale (12-75 ans, n = 30 514) comprend 1290 étudiants de l'enseignement supérieur, 1480 actifs occupés et 538 chômeurs, âgés de 18 à 25 ans. Pour chaque sexe, ces trois groupes ont été comparés à l'aide de régressions logistiques multivariées sur de nombreux usages de drogues licites et illicites. Ces résultats et ceux de la vague 2000 du Baromètre santé ont été mis en perspective.
Résultats - L'analyse montre que parmi les femmes, les consommations d'alcool et de cannabis, et les ivresses alcooliques sont plus fréquentes parmi les chômeuses et les étudiantes que parmi les actives occupées. Parmi les hommes, ces usages ainsi que ceux d'autres produits illicites sont plus fréquents parmi les chômeurs. En conséquence, les écarts entre les sexes pour les consommations d'alcool et de cannabis sont plus faibles parmi les étudiants que les actifs, occupés ou non. Pour les deux sexes, des modèles logistiques ajustés sur l'âge montrent que les usages d'alcool et de tabac sont plus rares parmi les étudiants, au contraire des usages de cannabis et des ivresses alcooliques. Pour la plupart des usages, les écarts entre les sexes sont plus faibles parmi les étudiants. À l'exception des résultats observés pour l'alcool et le tabac, toutes ces différences deviennent non significatives lors du contrôle des autres variables sociodémographiques. Par rapport aux données de 2000, les consommations des étudiants sont plutôt moins tournées vers l'ivresse alcoolique et la consommation de cannabis.
Conclusion - Les étudiants se distinguent des actifs occupés par des usages moins importants d'alcool et de tabac, mais des ivresses un peu plus fréquentes. Les usages de cannabis sont similaires. La situation de chômage est à risque pour les deux sexes, mais la poursuite d'études supérieures est associée à une surconsommation d'alcool et de cannabis parmi les femmes, alors que ce n'est pas le cas parmi les hommes. (Résumé d'auteur)
ENGLISH:
BACKGROUND: In France, drug use levels of college students remain quite unknown, mainly because of the lack of representative samples of this specific part of the population. There is also a lack of studies concerning gender and drug use.
METHODS: The Health barometer 2005 is a wide national telephone survey which is representative of the 12-75-year-olds (n=30,514). Among the 18-25-year-olds, 1290 students were surveyed, besides 1480 employed and 538 unemployed people. Various licit and illicit drug use levels of these three groups were compared using logistic regression models for men and women, controlling for age, level of diploma, category of area of residence, living in couple, religion and type of phone equipment. These results were compared with those obtained in the Health Barometer 2000, with exactly the same variables and definitions.
RESULTS: Analysis showed that among women, alcohol and cannabis use as well as drunkenness were more frequent among unemployed and college students than among workers. For men, drug use, and especially illicit drug use, appeared more frequent among unemployed. As a consequence, gender differences for alcohol and cannabis use were lower among students than among workers or unemployed. For both sexes, logistic models controlling for age showed that alcohol consumption as well as daily tobacco smoking were less frequent among students than among employed people, contrarily to drunkenness and cannabis use. For almost all drug uses, differences between genders are smaller among students. Except for alcohol and tobacco use, these differences disappeared when controlling for other sociodemographic variables. Compared with data from year 2000, differences among the three groups appeared smaller, especially for drunkenness and cannabis smoking among college students.
CONCLUSION: Alchol and tobacco uses are less frequent among students than active people, employed or not, but there is no significant difference for drunkenness and cannabis use. For both genders, unemployment is associated with increased levels of drug use, but pursuing higher education is associated with an increased level of alcohol and cannabis use among women, which is not the case among men.
Position du problème - Les niveaux d'usages de substances psychoactives des étudiants du supérieur sont mal connus, en raison notamment de l'absence d'une base de sondage nationale. Peu d'attention a été accordée en France aux études mettant en évidence les spécificités masculines et féminines d'usages de drogues.
Méthodes - Le Baromètre santé 2005, enquête téléphonique représentative en population générale (12-75 ans, n = 30 514) comprend 1290 étudiants de l'enseignement supérieur, 1480 actifs occupés et 538 chômeurs, âgés de 18 à 25 ans. Pour chaque sexe, ces trois groupes ont été comparés à l'aide de régressions logistiques multivariées sur de nombreux usages de drogues licites et illicites. Ces résultats et ceux de la vague 2000 du Baromètre santé ont été mis en perspective.
Résultats - L'analyse montre que parmi les femmes, les consommations d'alcool et de cannabis, et les ivresses alcooliques sont plus fréquentes parmi les chômeuses et les étudiantes que parmi les actives occupées. Parmi les hommes, ces usages ainsi que ceux d'autres produits illicites sont plus fréquents parmi les chômeurs. En conséquence, les écarts entre les sexes pour les consommations d'alcool et de cannabis sont plus faibles parmi les étudiants que les actifs, occupés ou non. Pour les deux sexes, des modèles logistiques ajustés sur l'âge montrent que les usages d'alcool et de tabac sont plus rares parmi les étudiants, au contraire des usages de cannabis et des ivresses alcooliques. Pour la plupart des usages, les écarts entre les sexes sont plus faibles parmi les étudiants. À l'exception des résultats observés pour l'alcool et le tabac, toutes ces différences deviennent non significatives lors du contrôle des autres variables sociodémographiques. Par rapport aux données de 2000, les consommations des étudiants sont plutôt moins tournées vers l'ivresse alcoolique et la consommation de cannabis.
Conclusion - Les étudiants se distinguent des actifs occupés par des usages moins importants d'alcool et de tabac, mais des ivresses un peu plus fréquentes. Les usages de cannabis sont similaires. La situation de chômage est à risque pour les deux sexes, mais la poursuite d'études supérieures est associée à une surconsommation d'alcool et de cannabis parmi les femmes, alors que ce n'est pas le cas parmi les hommes. (Résumé d'auteur)
ENGLISH:
BACKGROUND: In France, drug use levels of college students remain quite unknown, mainly because of the lack of representative samples of this specific part of the population. There is also a lack of studies concerning gender and drug use.
METHODS: The Health barometer 2005 is a wide national telephone survey which is representative of the 12-75-year-olds (n=30,514). Among the 18-25-year-olds, 1290 students were surveyed, besides 1480 employed and 538 unemployed people. Various licit and illicit drug use levels of these three groups were compared using logistic regression models for men and women, controlling for age, level of diploma, category of area of residence, living in couple, religion and type of phone equipment. These results were compared with those obtained in the Health Barometer 2000, with exactly the same variables and definitions.
RESULTS: Analysis showed that among women, alcohol and cannabis use as well as drunkenness were more frequent among unemployed and college students than among workers. For men, drug use, and especially illicit drug use, appeared more frequent among unemployed. As a consequence, gender differences for alcohol and cannabis use were lower among students than among workers or unemployed. For both sexes, logistic models controlling for age showed that alcohol consumption as well as daily tobacco smoking were less frequent among students than among employed people, contrarily to drunkenness and cannabis use. For almost all drug uses, differences between genders are smaller among students. Except for alcohol and tobacco use, these differences disappeared when controlling for other sociodemographic variables. Compared with data from year 2000, differences among the three groups appeared smaller, especially for drunkenness and cannabis smoking among college students.
CONCLUSION: Alchol and tobacco uses are less frequent among students than active people, employed or not, but there is no significant difference for drunkenness and cannabis use. For both genders, unemployment is associated with increased levels of drug use, but pursuing higher education is associated with an increased level of alcohol and cannabis use among women, which is not the case among men.
Affiliation :
OFDT ; Inserm, U669 ; Univ. Paris-Sud et univ. Paris-Descartes, UMR-S0669 ; Inpes ; Cesames (CNRS UMR 8136, Inserm U611, univ. René-Descartes Paris-V) ; Inserm, ORS PACA, France