Thèse, mémoire
Amphétaminomanie, psychose et création littéraire : à propos de deux romans de Philip Kindred Dick
(Amphetamines abuse, psychosis and literary creation : about two Philip Kindred Dick's novels)
Auteur(s) :
LECOMTE RIGONI, B.
Année :
1995
Langue(s) :
Français
Refs biblio. :
101
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Discipline :
PSY (Psychopathologie / Psychopathology)
Note générale :
Thèse méd., DES Psychiat., Univ. Paris 7, Fac. Bichat, 1995, 141p.
Résumé :
FRANÇAIS :
L'amphétaminomanie a connu une grande popularité dans les années 1960-1970 en particulier auprès des artistes. Des pharmacopsychoses aiguës ont été décrites sous produits et certains auteurs ont rapporté des cas de psychoses amphétaminiques chroniques évoluant audelà de l'intoxication. Philip K. Dick (1928-1982), écrivain américain de science-fiction, puise son inspiration dans ses expériences personnelles et questionne à l'infini une réalité subjective, éclatée et sans cesse remise en cause. D'où lui venaient ces visions terrifiantes ? D'une vie fantasmatique exacerbée par l'amphétaminomanie ou d'un vécu psychotique dont la genèse est éclairée par sa biographie ? Après avoir présenté les amphétamines ainsi que leurs effets psychotropes, et fait le point sur les connaissances actuelles en matière de psychose amphétaminique chronique, l'auteur détaille la biographie de l'écrivain puis analyse deux de ses romans. Pour chacun, il précise le contexte biographique, joint un synopsis et tente d'éclairer les liens complexes entre création littéraire, vécu d'ordre psychotique et amphétaminomanie. "Substance Mort" (1977) fait hésiter entre deux hypothèses : celle soutenue par l'auteur équivalente d'une psychose amphétaminique chronique et celle corroborée dans le récit par l'irruption de symptômes dissociatifs évocateurs d'une pathologie schizophrénique sous-jacente agravée par les amphétamines. Dans "Le Dieu venu du Centaure" (1963), délire mystique interprétatif et emploi privilégié des mécanismes de défense projectifs évoquent la paranoïa. Au regard de la biographie et des écrits du romancier, l'auteur pose l'hypothèse d'une structure psychotique préexistant chez lui à la toxicomanie. Les amphétamines ont donné à Philip K. Dick l'induction de l'écriture, l'aidant à vaincre son apragmatisme ; la création littéraire lui a alors permis de maintenir la cohésion de son existence, son oeuvre ayant un effet thérapeutique et lui permettant de vivre inséré et reconnu dans la société. L'auteur tente de comprendre ce qui motive l'attirance des sujets psychotiques pour les stimulants, d'autant que l'engouement actuel pour ceux-ci réactualise le problème de leurs conséquences psychiques à long terme.
L'amphétaminomanie a connu une grande popularité dans les années 1960-1970 en particulier auprès des artistes. Des pharmacopsychoses aiguës ont été décrites sous produits et certains auteurs ont rapporté des cas de psychoses amphétaminiques chroniques évoluant audelà de l'intoxication. Philip K. Dick (1928-1982), écrivain américain de science-fiction, puise son inspiration dans ses expériences personnelles et questionne à l'infini une réalité subjective, éclatée et sans cesse remise en cause. D'où lui venaient ces visions terrifiantes ? D'une vie fantasmatique exacerbée par l'amphétaminomanie ou d'un vécu psychotique dont la genèse est éclairée par sa biographie ? Après avoir présenté les amphétamines ainsi que leurs effets psychotropes, et fait le point sur les connaissances actuelles en matière de psychose amphétaminique chronique, l'auteur détaille la biographie de l'écrivain puis analyse deux de ses romans. Pour chacun, il précise le contexte biographique, joint un synopsis et tente d'éclairer les liens complexes entre création littéraire, vécu d'ordre psychotique et amphétaminomanie. "Substance Mort" (1977) fait hésiter entre deux hypothèses : celle soutenue par l'auteur équivalente d'une psychose amphétaminique chronique et celle corroborée dans le récit par l'irruption de symptômes dissociatifs évocateurs d'une pathologie schizophrénique sous-jacente agravée par les amphétamines. Dans "Le Dieu venu du Centaure" (1963), délire mystique interprétatif et emploi privilégié des mécanismes de défense projectifs évoquent la paranoïa. Au regard de la biographie et des écrits du romancier, l'auteur pose l'hypothèse d'une structure psychotique préexistant chez lui à la toxicomanie. Les amphétamines ont donné à Philip K. Dick l'induction de l'écriture, l'aidant à vaincre son apragmatisme ; la création littéraire lui a alors permis de maintenir la cohésion de son existence, son oeuvre ayant un effet thérapeutique et lui permettant de vivre inséré et reconnu dans la société. L'auteur tente de comprendre ce qui motive l'attirance des sujets psychotiques pour les stimulants, d'autant que l'engouement actuel pour ceux-ci réactualise le problème de leurs conséquences psychiques à long terme.
Affiliation :
France. France.