FRANÇAIS :
Cette étude décrit la gestion clinique et les caractéristiques des personnes qui, à la suite d'une surdose aiguë aux opiacés, sont hospitalisées après avoir reçu un antagoniste efficace administré par le service d'urgence. Les données ont été recueillies sur une période de 4 mois (de septembre à décembre 1993). L'étude concernait 77 sujets, essentiellement de jeunes hommes, ayant fait l'objet de 83 interventions d'urgence, le plus souvent le week-end. Dans plus de 60 % des cas, une simple administration d'un antidote spécifique suffisait à stabiliser les patients. 64 % des patients quittaient l'hôpital contre l'avis médical après un séjour moyen de moins de 6 heures. 46 % niaient consommer des opioïdes quotidiennement, et la moitié des sujets (surtout les usagers de drogue les plus jeunes) semblait intéressée par des conseils. La gestion clinique est déterminée par l'expérience, le pragmatisme et les croyances. Des efforts de prévention secondaire des problèmes de drogues dans les services d'urgence pourraient être assurés et parallèlement des travaux de recherche sur le schéma et la gestion des surdoses d'opiacés doivent être poursuivis.

ENGLISH :
This study describes the clinical management and characteristics of people who, following acute opioid overdose, are taken to hospital after efficient antagonization by the pre-hospital emergency service. In addition, it defines areas of interest for further research. Over a 4-month period (September-December 1993) we collected data by a structured protocol sheet on patients' characteristics, anamnestic data on abuse and emergencies, clinical presentation, treatment by specific antidote and routine laboratory investigations. Outcome leas verified by retrospective review of prehospital and forensic data. We studied 77 subjects, predominantly young males, who were involved in 83 emergencies, mostly occurring at weekends. In more than 60% of cases a single administration of specific antidote sufficed to stabilize the patients; 64% of patients left hospital against medical advice after an average stay of less than 6 hours; 46% denied daily opioid abuse and half the subjects, especially younger drug-users, seemed interested in counselling. This hospital-based study did not provide reliable data on the epidemiology of opioid overdose. Clinical management is determined by experience, pragmatism and beliefs. Efforts towards secondary prevention of drug problems at emergency departments might be warranted, and further research on pattern and management of opioid overdose is needed.