Périodique
Dépression et tabagisme
(Depression and smoking)
Auteur(s) :
H. J. AUBIN ;
S. TILIKETE ;
D. BARRUCAND
Article en page(s) :
17-22
Refs biblio. :
49
Domaine :
Tabac / Tobacco / e-cigarette
Langue(s) :
Français
Discipline :
PSY (Psychopathologie / Psychopathology)
Note générale :
Encéphale (L'), 1996, (22), 1, 17-22
Résumé :
FRANÇAIS :
Nombreux sont les arguments en faveur d'un lien entre dépression et tabagisme : la prévalence sur la vie entière de la dépression majeure est au moins deux fois supérieure chez les fumeurs (y compris les ex-fumeurs) que chez ceux qui n'ont jamais fumé ; inversement, le risque relatif de dépendance à la nicotine est significativement élevé pour la dépression majeure seule (encore plus élevé pour la dépression majeure associée à une pathologie anxieuse) ; il existe également une relation entre la sévérité des symptômes dépressifs et le tabagisme ; l'existence d'un antécédent de dépression majeure est en outre associée à une moindre fréquence d'arrêt du tabagisme ; enfin, les fumeurs qui tentent un sevrage tabagique et qui ont un antécédent dépressif éprouvent plus de difficultés et échouent plus souvent. La nature de cette association entre tabagisme et dépression a été envisagée dans des études récentes, utilisant le suivi de cohorte ou l'évaluation d'une population de jumeaux. Elles concluent à l'absence de relation causale. Cette association serait plutôt le fait d'un ensemble de facteurs de risque communs, vraisemblablement de nature génétique. II existe cependant quelques arguments en faveur de l'hypothèse d'un effet IMAO - et donc antidépresseur - du tabac. On trouve peu de publications d'essais thérapeutiques concernant /'effet antidépresseur sur le syndrome de sevrage tabagique et sur l'aide au maintien de l'abstinence. La plupart de ces études montrent un effet limité, probablement à cause du délai d'action des antidépresseurs, qui impose de débuter le traitement plusieurs semaines avant le sevrage tabagique. (Résumé d'auteur)
ENGLISH:
Lifetime history of major depressive disorder is more than double in ever smokers than in never smokers. Conversely, adjusted odds ratios of nicotine dependence are significantly elevated for major depressive disorder alone (3,11) or associated with an anxiety disorder (4,38). There is also a significant relationship between depressive symptoms' severity (CES-D) and ever smoking. A history of major depressive disorder is associated with a lower chance to quit smoking, One of the reasons is that smokers who try to quit smoking experiment more withdrawal symptoms - including a depressive mood-and relapse more frequently if they have a history of major depressive disorder. Few trials experi- menting the usefulness of antidepressants in smoking cessation were published. Only a limited trial concerning doxepin showed a significant action on withdrawal symptoms and abstinence rate at 4 weeks. Other trials wifh fluoxetine and - moclobemide failed toshow clearly a significant etfect on abstinence rate, perhaps because the medication was initiated too soon before quit day. The nature of the association beft ween smoking and depression has been explored in recent studies, which used a cohort follow-up or the evaluation of a female twin population. The conclusions were that there is probably no causal relationship but rather that the associa- tion arises largely from common familial factors that are probably genetic, at least in women. Concurently, tobacco smoke has monoamine oxidase inhibitory properties, and smokers have lower monoamine oxidase activity than no smokers. Hence, if is possible that smoking has antidepressant properties. While smoking prevalence regularly decreases, one can assume that the relative risk of depressive disorder will increase in smokers. (Author' s abstract)
Nombreux sont les arguments en faveur d'un lien entre dépression et tabagisme : la prévalence sur la vie entière de la dépression majeure est au moins deux fois supérieure chez les fumeurs (y compris les ex-fumeurs) que chez ceux qui n'ont jamais fumé ; inversement, le risque relatif de dépendance à la nicotine est significativement élevé pour la dépression majeure seule (encore plus élevé pour la dépression majeure associée à une pathologie anxieuse) ; il existe également une relation entre la sévérité des symptômes dépressifs et le tabagisme ; l'existence d'un antécédent de dépression majeure est en outre associée à une moindre fréquence d'arrêt du tabagisme ; enfin, les fumeurs qui tentent un sevrage tabagique et qui ont un antécédent dépressif éprouvent plus de difficultés et échouent plus souvent. La nature de cette association entre tabagisme et dépression a été envisagée dans des études récentes, utilisant le suivi de cohorte ou l'évaluation d'une population de jumeaux. Elles concluent à l'absence de relation causale. Cette association serait plutôt le fait d'un ensemble de facteurs de risque communs, vraisemblablement de nature génétique. II existe cependant quelques arguments en faveur de l'hypothèse d'un effet IMAO - et donc antidépresseur - du tabac. On trouve peu de publications d'essais thérapeutiques concernant /'effet antidépresseur sur le syndrome de sevrage tabagique et sur l'aide au maintien de l'abstinence. La plupart de ces études montrent un effet limité, probablement à cause du délai d'action des antidépresseurs, qui impose de débuter le traitement plusieurs semaines avant le sevrage tabagique. (Résumé d'auteur)
ENGLISH:
Lifetime history of major depressive disorder is more than double in ever smokers than in never smokers. Conversely, adjusted odds ratios of nicotine dependence are significantly elevated for major depressive disorder alone (3,11) or associated with an anxiety disorder (4,38). There is also a significant relationship between depressive symptoms' severity (CES-D) and ever smoking. A history of major depressive disorder is associated with a lower chance to quit smoking, One of the reasons is that smokers who try to quit smoking experiment more withdrawal symptoms - including a depressive mood-and relapse more frequently if they have a history of major depressive disorder. Few trials experi- menting the usefulness of antidepressants in smoking cessation were published. Only a limited trial concerning doxepin showed a significant action on withdrawal symptoms and abstinence rate at 4 weeks. Other trials wifh fluoxetine and - moclobemide failed toshow clearly a significant etfect on abstinence rate, perhaps because the medication was initiated too soon before quit day. The nature of the association beft ween smoking and depression has been explored in recent studies, which used a cohort follow-up or the evaluation of a female twin population. The conclusions were that there is probably no causal relationship but rather that the associa- tion arises largely from common familial factors that are probably genetic, at least in women. Concurently, tobacco smoke has monoamine oxidase inhibitory properties, and smokers have lower monoamine oxidase activity than no smokers. Hence, if is possible that smoking has antidepressant properties. While smoking prevalence regularly decreases, one can assume that the relative risk of depressive disorder will increase in smokers. (Author' s abstract)
Affiliation :
Centre d'Alcoologie, Centre Hospitalier Emile Roux, Limeil- Brévannes cedex
France. France.
France. France.
Exemplaires
Disponibilité |
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aucun exemplaire |