Article de Périodique
L'ecstasy au sein de la famille des substances psychédéliques : effets et dangerosité (2000)
(Ecstasy in the psychedelic substances family : effects and dangers)
Auteur(s) :
SUEUR, C. ;
CAMMAS R. ;
LEBEAU, B.
Année :
2000
Page(s) :
9-71
Langue(s) :
Français
Refs biblio. :
113
Domaine :
Drogues illicites / Illicit drugs
Discipline :
PRO (Produits, mode d'action, méthode de dépistage / Substances, action mode, screening methods)
Thésaurus mots-clés
SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE
;
MDMA-ECSTASY
;
TOXICITE
;
EFFET SECONDAIRE
;
DANGER
;
SEROTONINE
;
NEUROBIOLOGIE
;
AMPHETAMINE
;
TROUBLES DE LA PERSONNALITE
;
PSYCHOPATHOLOGIE
;
DEPRESSION
;
REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES
;
DROGUES DE SYNTHESE
Résumé :
FRANÇAIS :
Dans cet article, les auteurs, après avoir rappelé la place de la méthylène dioxymethamphétamine (MDMA = ecstasy) et des substances apparentées au sein de la famille chimique des phényléthylamines, comprenant également les autres dérivés amphétaminiques, décrivent les effets sympathomimétiques de l' ecstasy, ainsi que les différents incidents médicaux qui lui ont été attribués, et l'état des connaissances concernant l'éventuelle "neurotoxicité". Les principaux incidents évoqués, hépatites, syndromes sérotoninergiques avec déshydratation / hyperthermie / coagulation intravasculaire disséminée / rabdomyolyse, accidents neurologiques, sont statistiquement rarissimes ; les conditions emvironnementales, les polyconsomations et des paramètres de vulnérabilité individuels sont mis en avant dans le cadre de cette dangerosité attribuée à l'ecstasy. La lecture critique de la littérature internationale concernant les hypothèses quant à une neurotoxicité sérotoninergique de l'ecstasy, montre qu'en réalité les effets de l'ecstasy sont loin d'être scientifiquement établis. Une modification fonctionnelle du fonctionnement sérotoninergique cérébral, dans le sens d'une diminution des taux de sérotonine dosables semble prouvée, sans que l'on puisse clairement évaluer ses conséquences : une fragilité dépressive est patente chez nombre d'utilisateurs, mais paraît réversible sous traitement. Les études manquent quant à l'objectivation de déficits mnésiques ou cognitifs à terme rien ne semble encore clairement démontré quant à une réelle toxicité neuronale et un certain nombre d'arguments évoquent au contraire l'absence de destruction des neurones sérotoninergiques, mais plutôt certaines formes de régénérescence. Les auteurs insistent enfin sur la nécessité d'études objectives complémentaires, et rappellent que de nombreux pays occidentaux continuent de travailler sur l'utilisation médicamenteuse thérapeutique de l'ecstasy, et la nécessité de poursuivre les programmes d'analyse des "drogues de rue" dans une perspective de réduction des risques. (Résumé de la revue.)
ENGLISH :
In this article, the authors explain the role of MDMA and other related substances inside the chemical family of phenylethylamins, including the other amphetaminic derivatives and describe the sympathomimetic effects of Ecstasy and the various medical consequences that have been attributed to this substance and the state of the art about its hypothetical neurotoxicity. The main accidents evoked: hepatitis, serotoninergic syndrome with dehydration, hyperthermia, disseminated intravascular coagulation, rhabdomyolisis, neurological accidents are statistically very rare; the environmental conditions, polyuse and individual vulnerability parameters can explain this hramfullness linked to Ecstasy. The critical reading of the international literature about the possible serotoninergic neurotoxicity of Ecstasy shows that the reality of the effects provoked by Ecstasy are far from being scientifically established. A modification of serotoninergic cerebral functioning with a diminution of the rates of dosable serotonin seems to be demonstrated even if it is difficult to evaluate its consequences: a depressive vulnerability is obvious among many users but seems reversible under treatment. Studies about the nmesic and cognitive shortages in the long term are lacking. Nothing seems clearly demonstrated about the real neuronal toxicity and a certain number of arguments evocate, on the contrary, the absence of destruction of serotoninergic neurones but rather shows some, forms of regeneration. The authors, at last, stress the necessity of complementary objective studies and remind that many Occidental countries go on working on therapeutical use of Ecstasy and the necessity to carry on with the analysis of "street drugs" in a perspective of harm reduction. (Review's abstract.)
Dans cet article, les auteurs, après avoir rappelé la place de la méthylène dioxymethamphétamine (MDMA = ecstasy) et des substances apparentées au sein de la famille chimique des phényléthylamines, comprenant également les autres dérivés amphétaminiques, décrivent les effets sympathomimétiques de l' ecstasy, ainsi que les différents incidents médicaux qui lui ont été attribués, et l'état des connaissances concernant l'éventuelle "neurotoxicité". Les principaux incidents évoqués, hépatites, syndromes sérotoninergiques avec déshydratation / hyperthermie / coagulation intravasculaire disséminée / rabdomyolyse, accidents neurologiques, sont statistiquement rarissimes ; les conditions emvironnementales, les polyconsomations et des paramètres de vulnérabilité individuels sont mis en avant dans le cadre de cette dangerosité attribuée à l'ecstasy. La lecture critique de la littérature internationale concernant les hypothèses quant à une neurotoxicité sérotoninergique de l'ecstasy, montre qu'en réalité les effets de l'ecstasy sont loin d'être scientifiquement établis. Une modification fonctionnelle du fonctionnement sérotoninergique cérébral, dans le sens d'une diminution des taux de sérotonine dosables semble prouvée, sans que l'on puisse clairement évaluer ses conséquences : une fragilité dépressive est patente chez nombre d'utilisateurs, mais paraît réversible sous traitement. Les études manquent quant à l'objectivation de déficits mnésiques ou cognitifs à terme rien ne semble encore clairement démontré quant à une réelle toxicité neuronale et un certain nombre d'arguments évoquent au contraire l'absence de destruction des neurones sérotoninergiques, mais plutôt certaines formes de régénérescence. Les auteurs insistent enfin sur la nécessité d'études objectives complémentaires, et rappellent que de nombreux pays occidentaux continuent de travailler sur l'utilisation médicamenteuse thérapeutique de l'ecstasy, et la nécessité de poursuivre les programmes d'analyse des "drogues de rue" dans une perspective de réduction des risques. (Résumé de la revue.)
ENGLISH :
In this article, the authors explain the role of MDMA and other related substances inside the chemical family of phenylethylamins, including the other amphetaminic derivatives and describe the sympathomimetic effects of Ecstasy and the various medical consequences that have been attributed to this substance and the state of the art about its hypothetical neurotoxicity. The main accidents evoked: hepatitis, serotoninergic syndrome with dehydration, hyperthermia, disseminated intravascular coagulation, rhabdomyolisis, neurological accidents are statistically very rare; the environmental conditions, polyuse and individual vulnerability parameters can explain this hramfullness linked to Ecstasy. The critical reading of the international literature about the possible serotoninergic neurotoxicity of Ecstasy shows that the reality of the effects provoked by Ecstasy are far from being scientifically established. A modification of serotoninergic cerebral functioning with a diminution of the rates of dosable serotonin seems to be demonstrated even if it is difficult to evaluate its consequences: a depressive vulnerability is obvious among many users but seems reversible under treatment. Studies about the nmesic and cognitive shortages in the long term are lacking. Nothing seems clearly demonstrated about the real neuronal toxicity and a certain number of arguments evocate, on the contrary, the absence of destruction of serotoninergic neurones but rather shows some, forms of regeneration. The authors, at last, stress the necessity of complementary objective studies and remind that many Occidental countries go on working on therapeutical use of Ecstasy and the necessity to carry on with the analysis of "street drugs" in a perspective of harm reduction. (Review's abstract.)
Affiliation :
Médecins du Monde, Paris
France. France.
France. France.