Article de Périodique
Analyses toxicologiques pratiquées sur 198 conducteurs accidentés (2000)
[Drug tests on 198 drivers involved in an accident]
Auteur(s) :
KINTZ, P. ;
CIRIMELE, V. ;
MAIROT F. ;
MUHLMANN M. ;
LUDES, B.
Année :
2000
Page(s) :
1275-1278
Langue(s) :
Français
Refs biblio. :
14
Domaine :
Plusieurs produits / Several products
Discipline :
PRO (Produits, mode d'action, méthode de dépistage / Substances, action mode, screening methods)
Thésaurus mots-clés
ACCIDENT
;
CONDUITE DE VEHICULE
;
DEPISTAGE
;
SALIVE
;
SANG
;
URINE
;
SUEUR
;
ANALYSE CHIMIQUE
;
MESURES QUANTITATIVES
;
ETUDE TRANSVERSALE
;
TOXICOLOGIE
Résumé :
FRANÇAIS :
OBJECTIF: Mettre en place une étude analytique et systématique portant sur un nombre suffisant de conducteurs accidentés afin d'évaluer l'intérêt spontané de 4 milieux biologiques (sang urines, salive et sueur) et de déterminer précisément les composés à analyser en fonction du prélèvement. MÉTHODES : Dans le cadre d'une étude épidémiologique et pharmacologique, afin d'identifier les substances susceptibles de modifier la vigilance au volant, il a été simultanément prélevé en secteur hospitalier, du sang (7,5 ml), des urines (10-20 ml), de la salive (salivette Sarstedt) et de la sueur (tampon cosmétique imbibé d'eau-isopropanol) de 198 conducteurs accidentés (vélo, moto, voiture, camion) sur une période de mars à novembre 1999. La population (de 13 à 57 ans) était composée à 82 % d'hommes. L'analyse toxicologique, effectuée exclusivement par méthodes séparatives (GC/MS, LC/DAD et LC/MS) a porté sur les stupéfiants, l'alcool et les médicaments psycho-actifs (barbituriques, benzodiazépines, anti-dépresseurs, neuroleptiques, antiépileptiques et antihistaminiques). RÉSULTATS : Une alcoolémie positive a été observée dans 27 cas (13,6%), à des concentrations variant de 0,11 à 3,19 g/l (moyenne à 1,49 g/l). L'alcoolémie était supérieure du seuil légal (0,5 g/00) dans 21 cas. Le cannabis est le stupéfiant le plus consommé par les conducteurs, soit 9,6%. La quantification du delta9-tetrahydrocannabinol (THC) dans le sang par GC/MS est nécessaire pour documenter la modification éventuelle de la vigilance. Même à l'hôpital, le recueil des urines est difficile. Dans 16 % des cas, celles-ci étaient manquantes. Les substances mères sont excrétées dans la salive et la sueur (cocaïne, THC ou 6-acétylmorphine), ce qui rend les tests immunologiques non instrumentaux, prévus pour les métabolites urinaires, sans application. Les concentrations de benzodiazépines ou de THC sont très faibles dans la salive ou la sueur, de l'ordre de quelques ng/salivette ou tampon. Le risque de contamination externe de la sueur (fumée de cannabis) est réel. CONCLUSION : La salive pourrait constituer un milieu biologique de substitution au sang pour les prélèvements faits au bord de la route. (Résumé d'auteur.)
ENGLISH :
OBJECTIVES: A prospective analytical study was performed in a large population of drivers implicated in traffic accidents to determine the significance of drug levels observed in blood, urine, saliva and sweat and which assays are best to perform in each sample.
METHODS: Samples of blood (7.5 ml), urine (10-20 ml), saliva (salivette Sarstedt) and sweat (cosmetic pad spiked with water-isopropanol) were systematically collected in drivers implicated in non-fatal traffic accidents from March to November 1999. The samples were tested for pharmaceuticals (barbiturates, benzodiazepines, antidepresssants, neuroleptics, antiepileptics and antihistamines) and for drugs of abuse by hyphenated chromatographic methods (LC/DAD, GC/MS and LC/MS).
RESULTS: A total of 198 drivers (bicycle, motorbike, car, truck) were tested (age range 13-57 years, 82% males). Blood alcohol was positive in 27 cases (13.7%), ranging from 0.11 to 3.19 g/l (mean 1.49 g/l), being > 0.5 g/l in 21 cases. Cannabis was the most frequently observed illicit drug (9.6% of the cases). its formal pharmacological effect could only be documented by blood testing using GC/MS. Even in the hospital setting, urine collection was difficult. In 16% of the cases, this fluid was missing. Parent compounds were excreted in both saliva and sweat. On-site devices devoted to urine and metabolites were inapplicable. Concentrations in sweat and saliva were very low, particularly for benzodiazepines and cannabis. There was also a risk of external contamination for sweat.
CONCLUSION: Saliva might be a good substitution fluid for blood for sample taking on the road side.
OBJECTIF: Mettre en place une étude analytique et systématique portant sur un nombre suffisant de conducteurs accidentés afin d'évaluer l'intérêt spontané de 4 milieux biologiques (sang urines, salive et sueur) et de déterminer précisément les composés à analyser en fonction du prélèvement. MÉTHODES : Dans le cadre d'une étude épidémiologique et pharmacologique, afin d'identifier les substances susceptibles de modifier la vigilance au volant, il a été simultanément prélevé en secteur hospitalier, du sang (7,5 ml), des urines (10-20 ml), de la salive (salivette Sarstedt) et de la sueur (tampon cosmétique imbibé d'eau-isopropanol) de 198 conducteurs accidentés (vélo, moto, voiture, camion) sur une période de mars à novembre 1999. La population (de 13 à 57 ans) était composée à 82 % d'hommes. L'analyse toxicologique, effectuée exclusivement par méthodes séparatives (GC/MS, LC/DAD et LC/MS) a porté sur les stupéfiants, l'alcool et les médicaments psycho-actifs (barbituriques, benzodiazépines, anti-dépresseurs, neuroleptiques, antiépileptiques et antihistaminiques). RÉSULTATS : Une alcoolémie positive a été observée dans 27 cas (13,6%), à des concentrations variant de 0,11 à 3,19 g/l (moyenne à 1,49 g/l). L'alcoolémie était supérieure du seuil légal (0,5 g/00) dans 21 cas. Le cannabis est le stupéfiant le plus consommé par les conducteurs, soit 9,6%. La quantification du delta9-tetrahydrocannabinol (THC) dans le sang par GC/MS est nécessaire pour documenter la modification éventuelle de la vigilance. Même à l'hôpital, le recueil des urines est difficile. Dans 16 % des cas, celles-ci étaient manquantes. Les substances mères sont excrétées dans la salive et la sueur (cocaïne, THC ou 6-acétylmorphine), ce qui rend les tests immunologiques non instrumentaux, prévus pour les métabolites urinaires, sans application. Les concentrations de benzodiazépines ou de THC sont très faibles dans la salive ou la sueur, de l'ordre de quelques ng/salivette ou tampon. Le risque de contamination externe de la sueur (fumée de cannabis) est réel. CONCLUSION : La salive pourrait constituer un milieu biologique de substitution au sang pour les prélèvements faits au bord de la route. (Résumé d'auteur.)
ENGLISH :
OBJECTIVES: A prospective analytical study was performed in a large population of drivers implicated in traffic accidents to determine the significance of drug levels observed in blood, urine, saliva and sweat and which assays are best to perform in each sample.
METHODS: Samples of blood (7.5 ml), urine (10-20 ml), saliva (salivette Sarstedt) and sweat (cosmetic pad spiked with water-isopropanol) were systematically collected in drivers implicated in non-fatal traffic accidents from March to November 1999. The samples were tested for pharmaceuticals (barbiturates, benzodiazepines, antidepresssants, neuroleptics, antiepileptics and antihistamines) and for drugs of abuse by hyphenated chromatographic methods (LC/DAD, GC/MS and LC/MS).
RESULTS: A total of 198 drivers (bicycle, motorbike, car, truck) were tested (age range 13-57 years, 82% males). Blood alcohol was positive in 27 cases (13.7%), ranging from 0.11 to 3.19 g/l (mean 1.49 g/l), being > 0.5 g/l in 21 cases. Cannabis was the most frequently observed illicit drug (9.6% of the cases). its formal pharmacological effect could only be documented by blood testing using GC/MS. Even in the hospital setting, urine collection was difficult. In 16% of the cases, this fluid was missing. Parent compounds were excreted in both saliva and sweat. On-site devices devoted to urine and metabolites were inapplicable. Concentrations in sweat and saliva were very low, particularly for benzodiazepines and cannabis. There was also a risk of external contamination for sweat.
CONCLUSION: Saliva might be a good substitution fluid for blood for sample taking on the road side.
Affiliation :
Institut de Médecine légale, Strasbourg, France