Article de Périodique
Les produits dopants de demain (2000)
(The doping products of tomorrow)
Auteur(s) :
RIVIER, L.
Année :
2000
Page(s) :
79-89
Langue(s) :
Anglais
Refs biblio. :
22
Domaine :
Dopage / Doping
Discipline :
PRO (Produits, mode d'action, méthode de dépistage / Substances, action mode, screening methods)
Thésaurus mots-clés
HORMONES
;
ERYTHROPOIETINE
;
HORMONE DE CROISSANCE
;
DOPAGE
;
METHODE
;
ANALYSE CHIMIQUE
;
DEPISTAGE
Note générale :
Annales de Toxicologie Analytique, 2000, 12, (1), 79-89, fig. ; tabl.
Résumé :
FRANÇAIS :
Les amateurs de produits ergogènes ont recours à une imagination débridée, basée sur des similitudes grossières entre action pharmacologique moléculaire et physiologie de l'organisme entier. Ils mettent ainsi leur santé, voire parfois même leur vie en jeu en utilisant, par exemple, des produits pharmaceutiques non testes en clinique pour gagner quelques fractions de seconde sur leurs adversaires. Les laboratoires officiels de dépistage du dopage mettent en oeuvre pour l'instant des stratégies basées uniquement sur l'analyse d'urines prélevées après les compétitions ou pendant l'entraînement. Les résultats de ces contrôles peuvent paraître dérisoires car certaines substances indétectables - et qui figurent sur la liste des produits prohibés - sont largement utilisées. Sur le plan de la recherche de la performance optimale au moyen de substances défendues non détectables, le risque de se faire prendre aux contrôles est donc aujourd'hui nul. En conséquence, le recours à des nouvelles molécules n'apparaît pas être une nécessité première. Cependant, l'athlète tricheur qui disposera seul d'un produit inédit, bénéficiera d'un avantage certain, jusqu'au moment où cette pratique sera connue d'un trop grand nombre de concurrents. Il y a donc surenchère dans ce domaine. D'autres produits issus de la synthèse chimique organique, tels les PFCs ou de la bio-technologie recombinante, telles l'IGF-1 ou l'Interleukine-3, sont de plus en plus cités dans les médias, sans que la preuve de leur utilisation ait été réellement établie. On parle aussi de mélanges à petites doses de stéroïdes anabolisants, d'implants sous-cutanés pour le re-largage lent des substances actives, ou même de produits aussi exotiques que les curarisants dont on ne conçoit que difficilement l'emploi dans le cadre de la performance sportive. Le rôle des laboratoires est de travailler sans relâche à la découverte de nouvelles molécules dans les échantillons biologiques auxquels ils ont accès. Les stratégies analytiques choisies font appel aux technologies instrumentales les plus récentes (Chromatographie en phase gazeuse couplée à la détermination en ligne de rapports isotopiques dit Carbone par spectrométrie de masse : GC-C-IRMS, ou Chromatographie liquide à haute pression couplée à la spectrométrie de masse tandem : LC-MS/MS, etc.). Mais la détection formelle d'une nouvelle molécule n'est pas suffisante en elle-même pour caractériser le dopage : l'aspect juridique de la question ne pourra opérer qu'une fois la procédure validée par les scientifiques. Dans l'intervalle, l'attribut de dopage sportif devra être encore enregistré par le C.I.O et par toutes les associations sportives internationales. Si le parcours semble rébarbatif le défi est déjà relevé par bon nombre des laboratoires de dépistage dans le monde. (Résumé d'auteur.)
ENGLISH:
New techniques in sport doping have emerged the last few years. Most of them are based on gross similarities between molecular pharmacological action and whole organism physiology. Most often new chemicals are used without waiting the safety coming from the ordinary clinical tests. Athletes are taking such high health risks for gaining a few seconds on their competitors. On the detection side, laboratories are working on urines collected after competition or during training. Globally, the number of positive findings from laboratories seem low in regard to the wide use of the undetectable compounds, which are already on the list of forbidden substances. The risk to be detected after using such kind of chemicals at an official control is nonexistent. Consequently, it seems that the necessity for a recourse to use new substances is rather low. However the athlete who could use first a newly discovered pharmacological agent will get a definite advantage over his competitors until these latter are too numerous in using the same product as well. Laboratories for doping detection are aware of that and introduce new strategies based on blood analyses and individualsi biological following up. Recent researches aiming for the detection of abuse of Erythropoietin and human Growth Hormone are good illustrations of that. Other products originating from organic synthesis like the PFCs or from recombinant technologies like IGF-1 or Interleukin-3 are more often cited in the medias without any formal indication of their use. Mixtures of small doses of anabolic steroids or subcutaneous implants for the slow release of active substances seem to be in actual use as well as curare-like synthetic compounds. New instrumental strategies based on GC-C-IRMS or LC-MS/MS, for example, are implemented by laboratories. But formal characterization of doping lays not just on the detection of a defined molecule, the juridical aspects will also be covered after all international sport associations as well as the I.O.C. have duly registered it. The way to success for the detection of all these new chemicals is long but the analytical challenge is important. (Author's abstract.)
Les amateurs de produits ergogènes ont recours à une imagination débridée, basée sur des similitudes grossières entre action pharmacologique moléculaire et physiologie de l'organisme entier. Ils mettent ainsi leur santé, voire parfois même leur vie en jeu en utilisant, par exemple, des produits pharmaceutiques non testes en clinique pour gagner quelques fractions de seconde sur leurs adversaires. Les laboratoires officiels de dépistage du dopage mettent en oeuvre pour l'instant des stratégies basées uniquement sur l'analyse d'urines prélevées après les compétitions ou pendant l'entraînement. Les résultats de ces contrôles peuvent paraître dérisoires car certaines substances indétectables - et qui figurent sur la liste des produits prohibés - sont largement utilisées. Sur le plan de la recherche de la performance optimale au moyen de substances défendues non détectables, le risque de se faire prendre aux contrôles est donc aujourd'hui nul. En conséquence, le recours à des nouvelles molécules n'apparaît pas être une nécessité première. Cependant, l'athlète tricheur qui disposera seul d'un produit inédit, bénéficiera d'un avantage certain, jusqu'au moment où cette pratique sera connue d'un trop grand nombre de concurrents. Il y a donc surenchère dans ce domaine. D'autres produits issus de la synthèse chimique organique, tels les PFCs ou de la bio-technologie recombinante, telles l'IGF-1 ou l'Interleukine-3, sont de plus en plus cités dans les médias, sans que la preuve de leur utilisation ait été réellement établie. On parle aussi de mélanges à petites doses de stéroïdes anabolisants, d'implants sous-cutanés pour le re-largage lent des substances actives, ou même de produits aussi exotiques que les curarisants dont on ne conçoit que difficilement l'emploi dans le cadre de la performance sportive. Le rôle des laboratoires est de travailler sans relâche à la découverte de nouvelles molécules dans les échantillons biologiques auxquels ils ont accès. Les stratégies analytiques choisies font appel aux technologies instrumentales les plus récentes (Chromatographie en phase gazeuse couplée à la détermination en ligne de rapports isotopiques dit Carbone par spectrométrie de masse : GC-C-IRMS, ou Chromatographie liquide à haute pression couplée à la spectrométrie de masse tandem : LC-MS/MS, etc.). Mais la détection formelle d'une nouvelle molécule n'est pas suffisante en elle-même pour caractériser le dopage : l'aspect juridique de la question ne pourra opérer qu'une fois la procédure validée par les scientifiques. Dans l'intervalle, l'attribut de dopage sportif devra être encore enregistré par le C.I.O et par toutes les associations sportives internationales. Si le parcours semble rébarbatif le défi est déjà relevé par bon nombre des laboratoires de dépistage dans le monde. (Résumé d'auteur.)
ENGLISH:
New techniques in sport doping have emerged the last few years. Most of them are based on gross similarities between molecular pharmacological action and whole organism physiology. Most often new chemicals are used without waiting the safety coming from the ordinary clinical tests. Athletes are taking such high health risks for gaining a few seconds on their competitors. On the detection side, laboratories are working on urines collected after competition or during training. Globally, the number of positive findings from laboratories seem low in regard to the wide use of the undetectable compounds, which are already on the list of forbidden substances. The risk to be detected after using such kind of chemicals at an official control is nonexistent. Consequently, it seems that the necessity for a recourse to use new substances is rather low. However the athlete who could use first a newly discovered pharmacological agent will get a definite advantage over his competitors until these latter are too numerous in using the same product as well. Laboratories for doping detection are aware of that and introduce new strategies based on blood analyses and individualsi biological following up. Recent researches aiming for the detection of abuse of Erythropoietin and human Growth Hormone are good illustrations of that. Other products originating from organic synthesis like the PFCs or from recombinant technologies like IGF-1 or Interleukin-3 are more often cited in the medias without any formal indication of their use. Mixtures of small doses of anabolic steroids or subcutaneous implants for the slow release of active substances seem to be in actual use as well as curare-like synthetic compounds. New instrumental strategies based on GC-C-IRMS or LC-MS/MS, for example, are implemented by laboratories. But formal characterization of doping lays not just on the detection of a defined molecule, the juridical aspects will also be covered after all international sport associations as well as the I.O.C. have duly registered it. The way to success for the detection of all these new chemicals is long but the analytical challenge is important. (Author's abstract.)
Affiliation :
Lab. Suisse Analyse Dopage, Inst. Univ. Méd. Légale, Rue du Bugnon 21, 1005 Lausanne
Suisse. Switzerland.
Suisse. Switzerland.