Article de Périodique
Le rêve d'une société sans risque (2005)
(The dream of a society without risk)
Auteur(s) :
M. A. BERTRAND
Article en page(s) :
9-41
Refs biblio. :
70
Domaine :
Plusieurs produits / Several products
Langue(s) :
Français
Discipline :
SAN (Santé publique / Public health)
Thésaurus mots-clés
DANGER
;
REPRESENTATION SOCIALE
;
MILIEU SOCIOCULTUREL
;
OPINION
;
SOCIOLOGIE
;
ECONOMIE
Thésaurus géographique
QUEBEC
;
CANADA
Résumé :
FRANÇAIS :
L'article porte sur la perception du risque dans les sociétés avancées et le contexte socioculturel qui construit cette représentation. L'auteure rappelle les travaux en sociologie de la culture et en philosophie politique sur ces deux sujets, et avance l'hypothèse d'une «culture contemporaine du risque et de l'insécurité» nourrie par les bouleversements dont la modernité avancée est le théâtre : développement illimité des connaissances, transformations technologiques, désuétude des institutions traditionnelles, fin du plein emploi. Elle propose une échelle de gravité des risques sur laquelle elle place ceux que l'on associe à l'usage et à l'abus des drogues, des risques qui lui apparaissent de niveau faible ou moyen dans l'ensemble. Elle met cette échelle en parallèle avec la réaction sociale à ces dangers; ceux qui touchent la santé et l'environnement mobilisent certainement les populations et les gouvernants des pays avancés, mais l'économie de marché vient poser des obstacles majeurs à une action efficace dans ces deux cas. Par ailleurs, les menaces qui pèsent sur la sécurité économique et l'emploi ne semblent pas susciter la même «reconnaissance» et sans doute faut-il voir ici la force du néocapitalisme et de l'idéologie du marché qui rend les citoyens partiellement inconscients et les gouvernants impuissants. (Résumé d'éditeur)
ENGLISH :
The object of this article is the social perception of risk in contemporary advanced societies, as seen from the perspectives of political philosophy and sociology of norms and knowledge. Following a review of reputed essays on late and post modernity, the author posits that ours is a time of shaken truths and values, nourishing scepticism and insecurity, while allowing for a growing recognition of human responsibility in risk production and maintenance. She derives from the macro analysis of late modernity a hierarchy of risks and values, in which she situates the relative dangers that drug use and abuse represent, and she then moves on to sketch out a profile of the Canadian contemporary social reaction to major risks to human health, physical environment and economic security, an exercise that validates her previous hypotheses, yet unveils the overpowering obstacles that market economy and the 'economisation' of everything poses to experts' reports and political decisions in risk matters, leaving citizens' militancy and field actors to do the work. (From the editor' s abstract)
L'article porte sur la perception du risque dans les sociétés avancées et le contexte socioculturel qui construit cette représentation. L'auteure rappelle les travaux en sociologie de la culture et en philosophie politique sur ces deux sujets, et avance l'hypothèse d'une «culture contemporaine du risque et de l'insécurité» nourrie par les bouleversements dont la modernité avancée est le théâtre : développement illimité des connaissances, transformations technologiques, désuétude des institutions traditionnelles, fin du plein emploi. Elle propose une échelle de gravité des risques sur laquelle elle place ceux que l'on associe à l'usage et à l'abus des drogues, des risques qui lui apparaissent de niveau faible ou moyen dans l'ensemble. Elle met cette échelle en parallèle avec la réaction sociale à ces dangers; ceux qui touchent la santé et l'environnement mobilisent certainement les populations et les gouvernants des pays avancés, mais l'économie de marché vient poser des obstacles majeurs à une action efficace dans ces deux cas. Par ailleurs, les menaces qui pèsent sur la sécurité économique et l'emploi ne semblent pas susciter la même «reconnaissance» et sans doute faut-il voir ici la force du néocapitalisme et de l'idéologie du marché qui rend les citoyens partiellement inconscients et les gouvernants impuissants. (Résumé d'éditeur)
ENGLISH :
The object of this article is the social perception of risk in contemporary advanced societies, as seen from the perspectives of political philosophy and sociology of norms and knowledge. Following a review of reputed essays on late and post modernity, the author posits that ours is a time of shaken truths and values, nourishing scepticism and insecurity, while allowing for a growing recognition of human responsibility in risk production and maintenance. She derives from the macro analysis of late modernity a hierarchy of risks and values, in which she situates the relative dangers that drug use and abuse represent, and she then moves on to sketch out a profile of the Canadian contemporary social reaction to major risks to human health, physical environment and economic security, an exercise that validates her previous hypotheses, yet unveils the overpowering obstacles that market economy and the 'economisation' of everything poses to experts' reports and political decisions in risk matters, leaving citizens' militancy and field actors to do the work. (From the editor' s abstract)
Affiliation :
Centre international de criminologie comparée, Université de Montréal, Montréal (Québec), Canada