Article de Périodique
Troubles cognitifs associés à l'usage de l'alcool (2005)
(Cognitive disorders associated with drinking)
Auteur(s) :
URUCU-MILCENT D.
Année :
2005
Page(s) :
217-226
Sous-type de document :
Etude de synthèse / Synthetic study
Langue(s) :
Français
Refs biblio. :
96
Domaine :
Alcool / Alcohol
Discipline :
PSY (Psychopathologie / Psychopathology)
Thésaurus mots-clés
ALCOOL
;
TROUBLES DE LA MEMOIRE
;
ETIOLOGIE
;
NEUROBIOLOGIE
;
TOXICITE
;
FACTEUR DE RISQUE
;
PSYCHOPATHOLOGIE
Note générale :
Alcoologie et Addictologie, 2005, 27, (3), 217-226
Résumé :
FRANÇAIS :
L'existence de troubles cognitifs associés à l'usage de substances psychoactives est un fait incontestable. Leur description serait chose faite depuis longtemps s'il n'apparaissait des résultats contradictoires dus à l'émergence dans le temps, et avec la multiplication des études, de ce qu'on appelle des "facteurs de confusion" voire des covariables. Car que ce soit avec l'alcool, le cannabis ou tout autre substance psychoactive, il est parfaitement avéré de nos jours qu'il ne s'agit pas d'une relation de causalité linéaire entre usage de substances et troubles cognitifs, et que la détermination de ces troubles est multifactorielle, la consommation de la substance à elle seule n'ayant qu'un effet limité (le meilleur facteur pronostique de faible performance est le niveau intellectuel). Ceci remet en question l'impact délétère franc de l'abus/dépendance à une substance sur les performances neuropsychologiques. On comprend donc que le substratum physiopathologique soit imparfaitement élucidé et reste au stade des hypothèses, et aussi que la stratégie "localisationniste" - à tel trouble fonctionnel correspond telle atteinte organique cérébrale - est une voie sans issue tant que l'étape précédente de l'étude des facteurs étiopathogéniques n'a pas abouti. À l'heure actuelle, il est constaté que les troubles cognitifs chez les usagers de substances psychoactives sont similaires. II est donc présenté, de manière succincte à partir de travaux et d'articles princeps, une synthèse des données concernant l'usage d'alcool et les troubles cognitifs qui y sont associés, de même que les principaux cofacteurs étiologiques de ces troubles et les hypothèses étiopathogéniques qui en découlent. (Résumé d'auteur)
ENGLISH :
The existence of cognitive disorders associated with psychoactive substance use has been clearly demonstrated. Description of these disorders would have been complete a long time ago, if it wasn't for the appearance of contradictory results due to the emergence over time, and with the increasing number of studies, of so-called "confounding factors" or even covariables. It has now been clearly demonstrated that the link between alcohol, cannabis or any other psychoactive substance and cognitive disorders is not a linear causality relationship and that the these disorders have a multifactorial origin, in which substance use only has a limited effect (the best prognostic factor of poor performance is the intellectual level). This raises the question of the frankly harmful impact of substance abuseldependence on neuropsychological performances. The pathophysiological basis is therefore still imperfectly elucidated and remains at the stage of hypotheses, and the "localization" strategy (that a given functional disorder corresponds to a given organic brain lesion) is also a dead-end until completion of the previous step defining the aetiopathogenic factors. At the present time, the cognitive disorders observed in psychoactive substance users appear to be similar. On the basis of studies and original articles, the authors briefly present a review of the data concerning drinking and the associated cognitive disorders, the main aetiological cofactors of these disorders and the resulting aetiopathogenic hypotheses. (Author' s abstract)
L'existence de troubles cognitifs associés à l'usage de substances psychoactives est un fait incontestable. Leur description serait chose faite depuis longtemps s'il n'apparaissait des résultats contradictoires dus à l'émergence dans le temps, et avec la multiplication des études, de ce qu'on appelle des "facteurs de confusion" voire des covariables. Car que ce soit avec l'alcool, le cannabis ou tout autre substance psychoactive, il est parfaitement avéré de nos jours qu'il ne s'agit pas d'une relation de causalité linéaire entre usage de substances et troubles cognitifs, et que la détermination de ces troubles est multifactorielle, la consommation de la substance à elle seule n'ayant qu'un effet limité (le meilleur facteur pronostique de faible performance est le niveau intellectuel). Ceci remet en question l'impact délétère franc de l'abus/dépendance à une substance sur les performances neuropsychologiques. On comprend donc que le substratum physiopathologique soit imparfaitement élucidé et reste au stade des hypothèses, et aussi que la stratégie "localisationniste" - à tel trouble fonctionnel correspond telle atteinte organique cérébrale - est une voie sans issue tant que l'étape précédente de l'étude des facteurs étiopathogéniques n'a pas abouti. À l'heure actuelle, il est constaté que les troubles cognitifs chez les usagers de substances psychoactives sont similaires. II est donc présenté, de manière succincte à partir de travaux et d'articles princeps, une synthèse des données concernant l'usage d'alcool et les troubles cognitifs qui y sont associés, de même que les principaux cofacteurs étiologiques de ces troubles et les hypothèses étiopathogéniques qui en découlent. (Résumé d'auteur)
ENGLISH :
The existence of cognitive disorders associated with psychoactive substance use has been clearly demonstrated. Description of these disorders would have been complete a long time ago, if it wasn't for the appearance of contradictory results due to the emergence over time, and with the increasing number of studies, of so-called "confounding factors" or even covariables. It has now been clearly demonstrated that the link between alcohol, cannabis or any other psychoactive substance and cognitive disorders is not a linear causality relationship and that the these disorders have a multifactorial origin, in which substance use only has a limited effect (the best prognostic factor of poor performance is the intellectual level). This raises the question of the frankly harmful impact of substance abuseldependence on neuropsychological performances. The pathophysiological basis is therefore still imperfectly elucidated and remains at the stage of hypotheses, and the "localization" strategy (that a given functional disorder corresponds to a given organic brain lesion) is also a dead-end until completion of the previous step defining the aetiopathogenic factors. At the present time, the cognitive disorders observed in psychoactive substance users appear to be similar. On the basis of studies and original articles, the authors briefly present a review of the data concerning drinking and the associated cognitive disorders, the main aetiological cofactors of these disorders and the resulting aetiopathogenic hypotheses. (Author' s abstract)
Affiliation :
Intersecteur d'alcoologie 51 A01, 27 rue des Elus, 51000 Reims, France