Drogues et sécurité routière
Outre les pathologies consécutives à des consommations répétées dans le temps (cancers, cirrhoses, infections virales, etc.), l'usage d'alcool ou/et de drogues illicites peut aussi avoir des conséquences socio-sanitaires plus immédiates, parmi lesquelles celles liées à la conduite automobile. La législation française réprime ainsi depuis plusieurs décennies la conduite sous l'empire d'un état alcoolique (depuis 1995, au-delà de 0,5 g/l de sang, et depuis juillet 2015, seulement 0,2 g/l de sang pour les jeunes conducteurs)) et depuis 2003 la conduite après usage de substances illicites (quel que soit le seuil).
Dans ce cadre, l'OFDT a mis en place un dispositif de suivi d'indicateurs clés (dépistages alcool et stupéfiants, condamnations liées à la conduite sous l'influence d'alcool ou de substances illicites, etc.), en s'appuyant entre autres sur les données publiées par les ministères de l'Intérieur et de la Justice et par l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).
Il a aussi coordonné l'étude « Stupéfiants et accidents mortels de la circulation routière » (SAM), menée entre 2001 et 2003 (et publiée en 2005), afin de mieux appréhender les comportements au volant en cas d'usage de produits psychoactifs, et leurs répercussions en termes de mortalité imputable sur les routes. Alors que jusque-là les recherches en ce domaine étaient d'ordre expérimental, cette vaste étude épidémiologique a permis d'établir que conduire sous l'emprise du cannabis multiplie par 1,8 le risque d'être responsable d'un accident mortel. Ce surrisque est de 8,5 en cas de consommation d'alcool et multiplié par 15 lorsque ces deux produits sont présents.
Au niveau européen, l'EMCDDA (Observatoire européen des drogues et des toxicomanies) a coordonné le projet DRUID (Driving Under the Influence of Drugs, Alcohol and Medicines), impliquant 18 pays sur une période de 5 ans, visant à compléter les connaissances sur l'impact des substances psychoactives sur la sécurité routière et à émettre des recommandations. Elle a fait émerger une prévalence de la conduite sous influence de divers produits (y compris les médicaments) et de leur implication dans les accidents corporels et mortels : ainsi, dans les 13 pays concernés par ce volet de l'étude, un taux d'alcool supérieur à 0,5 g/l a été détecté en moyenne chez 2 % des conducteurs, on retrouvait des drogues illicites (du cannabis dans 70 % des cas) dans les mêmes proportions et des médicaments dans 1,4 % des cas. L'EMCDDA a par ailleurs publié un état de l'art sur la question, synthétisant les résultats de 500 études (dont le projet DRUID).
Cette sélection de références recense les publications les plus récentes ou les plus pertinentes sur cette thématique.
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