FRANÇAIS :
Ce 11e numéro de Drogues, enjeux internationaux propose un état des lieux sur la question des drogues et du développement. Le développement alternatif est un terme désignant un ensemble de mesures destinées à promouvoir la réduction des cultures illicites (cannabis, pavot, coca notamment) grâce à des programmes de réduction de la pauvreté et de développement durable, censées améliorer les conditions de vie matérielles de la paysannerie. La notion de développement alternatif a émergé à la fin des années 1960. Cependant, les politiques qui lui étaient liées ont longtemps été conçues et mises en oeuvre de façon déséquilibrée du fait d'une approche sécuritaire privilégiant l'éradication.
Aujourd'hui, une série de mobilisations de la communauté internationale favorise un rééquilibrage en faveur de ces initiatives et surtout leur inscription dans des politiques à long terme, alternatives légitimes et crédibles aux destructions forcées de cultures illégales. Ce sont ces deux aspects que présente la publication, en s'appuyant tout au long sur des exemples très concrets qu'il s'agisse du « modèle thaïlandais » ou des mesures actuellement déployées en Colombie en lien avec ces thématiques.

ENGLISH:
The objective of this issue of Drugs, international challenges is to take stock of the relations sustained by drug control and development policies, initially returning to the concept of "alternative development" so as to clarify its intricacies and limitations. A second part explores the emergence of a new conception of the issue, drawing on lessons learned from previous setbacks.
After simply being secondary to eradication policies, alternative development is now envisaged more as an instrument of long-term strategies and socioeconomic integration policies adapted to the territories concerned, taking into account all aspects of the rural condition, together with the primary local drivers to illicit cultivation: ranging from access to land, to participation in political life, through viable integration in economic circuits. Although this general approach to drug control policy is still in the early stages, this new focus currently at work and its tentative applications in the field bring the possibility of a development-oriented drug policy to the table, as a legitimate and credible alternative to the strategies followed over the past forty or so years.