Titre : | Esprit, n°12 - Décembre 2002 - L'Etat face à la demande de sécurité |
Auteurs : | J. DONZELOT ; C. MEVEL ; A. WYVEKENS ; P. ROBERT ; Z. BAUMAN ; H. LAGRANGE ; T. PECH ; C. MOUHANNA ; V. NAHOUM-GRAPPE ; M. SCHNEIDER ; E. PRAIRAT ; F. JOBARD |
Type de document : | Bulletin : Périodique |
Paru le : | 01/12/2002 |
Année de publication : | 2002 |
Format : | p.6-176 |
Langues: | Français |
Discipline : | SHS (Sciences humaines et sociales / Humanities and social sciences) |
Mots-clés : |
Thésaurus mots-clés MILIEU URBAIN ; VIOLENCE ; HISTOIRE ; POLITIQUE ; DELINQUANCE ; POLICE ; PREVENTION DE PROXIMITE ; PJJ ; MILIEU SCOLAIRE ; BANLIEUE ; JEUNE ; ADOLESCENTThésaurus géographique FRANCE |
Note de contenu : |
Olivier Mongin, Marc-Olivier Padis / Après le 11 septembre 2001 et le 21 avril 2002, quelle demande de sécurité ?
Une affirmation volontariste de l'État régalien, appuyé sur les forces de l'ordre, ne suffit pas à répondre à la demande de sécurité. L'État connaît en effet quatre mises en cause simultanées de son action : à l'international par la mondialisation et le terrorisme, sur le plan du partage des risques par les difficultés de l'État-providence, au niveau territorial par la nécessité de dépasser la politique de la ville et enfin sur le plan politique par la dissociation du pouvoir et de l'autorité. 1. Des mutations au long cours Jacques Donzelot, Catherine Mével, Anne Wyvekens / De la fabrique sociale aux violences urbaines. Les crises urbaines actuelles en France sont-elles le prolongement des conflits sociaux du XIXe siècle ou l'importation du ghetto à l'américaine ? Guerre contre les pauvres ou ethnicisation ? Pour éviter l'alternative de ce débat mal posé, il faut proposer une histoire sociale qui montre le renversement de la question politique dont l'enjeu, en raison de la capacité des groupes sociaux à faire sécession, à s'isoler et à s'ignorer, est désormais de refaire du commun, de faire société. Philippe Robert / Une généalogie de l'insécurité contemporaine. On ne peut parler de l'insécurité sans repartir de la rupture du milieu des années 1970 qui marque la fin de l'« État social de sécurité » mis en place à partir de la fin du XIXe siècle. Depuis, l'incertitude sur la distinction du privé et du public dans l'espace urbain, les conflits de compétences et le choix de ne pas savoir ont retardé la définition d'une nouvelle politique de sécurité. Zygmunt Bauman / Guerres de reconnaissance sur la frontière planétaire. Les conflits et la violence à l’échelle mondiale changent de nature à mesure que le pouvoir n’est plus lié à un espace territorial identifié. Avec la mondialisation, entendue comme espace des flux, l’espace global a pris le caractère d’une zone frontière où tout est fluide : les alliances, les lignes de frontières et même les adversaires. 2. Police, justice, sécurité Hugues Lagrange, Thierry Pech / Délinquance : les rendez-vous de l’État social. Si une présence plus forte de l’État est souhaitable, s’il faut reconnaître les difficultés de nos dispositifs de lutte contre la délinquance, il ne faut pas confondre une politique d’ordre et une politique de sécurité. C’est pourquoi le plus inquiétant dans l’action politique actuelle est l’inconsistance de son projet social. Christian Mouhanna / Police : la proximité en trompe-l’oeil. Le thème de la « police de proximité » fait l’objet d’un fort consensus mais au prix d’un important glissement de sens sur le travail de la police auprès de la population et sans signifier de véritable transformation des façons de faire des forces de l’ordre. Véronique Nahoum-Grappe / Violence explosive, violence déjouée. Situations de violence dans un lieu d’hébergement de la Protection judiciaire de la jeunesse. L’ordinaire d’une journée réussie à la PJJ consiste à désamorcer les situations de violence dont les occasions varient au fil de la semaine ou de la journée. Mais les éducateurs sont aussi confrontés à des explosions de violence sans signe annonciateur, une violence éruptive qui met l’institution à l’épreuve. Michel Schneider / Des crimes de notre temps. Notes sur les récents attentats à la vie d’hommes politiques. Tuerie de Nanterre, tirs du 14 juillet, agression contre le maire de Paris : ces actes criminels nouveaux ont-ils une signification commune ? Ils posent la question d’une violence portée contre des figures du pouvoir qui ne sont plus des figures de l’autorité, à l’encontre de ce que disaient les interprétations classiques du régicide. 3. Education, discipline, autorité Thierry Pech / La discipline : l’école, cas d’école. L’école est un des lieux de cristallisation du discours sur l’insécurité et de multiplication des d’interprétations : déclin de l’autorité, insoumission juvénile, refus d’intégration… En réaction, l’école a cherché auprès du modèle judiciaire une source de régulation, ce qui débouche moins sur une « justice scolaire » que sur le développement d’un « droit disciplinaire », à la jonction du droit commun et du modèle disciplinaire classique. Eirick Prairat / La lente désacralisation de l’ordre scolaire. Les faits de violence au sein des établissements scolaires sont à replacer au sein d’un mouvement général de désacralisation de l’école qui a pour conséquences un déplacement de la légitimité de l’institution et un brouillage des responsabilités qui entourent l’action éducative. 4. Après la politique de la ville ? Fabien Jobard / Ces conflits urbains à venir. À propos d’une mobilisation politique à Dammarie-lès-Lys (été 2002). Lieu d’une émeute urbaine en 1997 suite à la mort d’un jeune beur, Dammarie-lès-Lys n’a pas connu la même violence lors de deux décès en mai 2002. Le changement de génération, la classe d’âge touchée, les mobilisations qui ont suivi ces événements y sont-ils pour quelque chose ? Jacques Donzelot, Catherine Mével, Anne Wyvekens / Refaire la ville ou remettre les gens en mouvement ? Remettre les gens en mouvement, les amener à construire une communauté civique, faire de la force de celle-ci le moyen d’augmenter les chances de chacun : ces options, mieux que les discours administratifs, le volontarisme urbain et la sollicitude sociale à la française, sont à même de renforcer les liens civiques qui pourront rétablir la confiance entre les habitants d’un quartier. |
Lien : | http://www.esprit.presse.fr/archive/review/detail.php?code=2002_12 |
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